Le Palais des Congrès de Yaoundé a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture du Salon des Sciences, de l’Innovation et des Technologies Environnementales pour le Développement, un événement d’envergure organisé par l’État du Cameroun en partenariat avec l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable, Ingénieurs Sans Frontières, avec la contribution de l’Union européenne et de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
La cérémonie s’est tenue en présence de délégations venues de la République démocratique du Congo, du Gabon, du Congo-Brazzaville, du Canada et d’autres pays partenaires. En tant que pays hôte, le Cameroun est à l’honneur dans cette rencontre qui vise à promouvoir les solutions scientifiques et technologiques pour un développement durable dans le Bassin du Congo.
Deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, le Bassin du Congo s’étend sur 3,7 millions de km² et couvre six pays, dont le Cameroun et la RDC. Véritable poumon de l’Afrique, il représente le plus grand puits de carbone au monde, absorbant davantage de CO₂ que l’Amazonie. Cette forêt, qui couvre 80 % de l’espace végétal mondial et abrite près de 75 % de la biodiversité planétaire, est essentielle à la sécurité alimentaire des populations locales et constitue un habitat crucial pour de nombreuses espèces menacées.
Cependant, le développement économique accéléré, couplé à une explosion démographique, entraîne une déforestation et une dégradation environnementale alarmantes. En Afrique, la croissance repose en grande partie sur l’exploitation intensive des ressources naturelles, souvent au détriment de leur régénération. Préserver le Bassin du Congo est donc un enjeu vital, non seulement pour l’avenir du continent, mais aussi pour l’équilibre climatique mondial.
Depuis plusieurs années, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à travers son Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), œuvre pour la conservation du Bassin du Congo en soutenant des projets de terrain. C’est dans ce cadre qu’a été lancé en 2021 le Projet de Déploiement des Technologies et Innovations Environnementales pour le Développement Durable et la Réduction de la Pauvreté (PDTIE), mis en œuvre au Cameroun et en RDC. Ce projet, inscrit dans la programmation quadriennale 2024-2025 de l’OIF, s’aligne sur les politiques publiques camerounaises en matière de protection de l’environnement, de développement scientifique et de promotion de l’innovation.
Grâce au PDTIE, plusieurs initiatives ont vu le jour au Cameroun, parmi lesquelles : La formation de plus de 25 000 scientifiques, chercheurs et ingénieurs sur le développement durable et la culture numérique. L’organisation d’ateliers en agriculture écologique et la création d’un laboratoire de fabrication en énergies renouvelables à l’École Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé. L’octroi de subventions pour 74 innovations environnementales dans des secteurs stratégiques (agro-industries, biotechnologie, énergies renouvelables, adaptation au changement climatique, technologies numériques), avec plus de 12 brevets déposés. Le financement d’études sur les savoirs locaux en matière de développement durable et sur les besoins du secteur privé en termes de croissance verte et d’emploi. Ces avancées permettent d’apporter des solutions adaptées aux communautés locales, qui dépendent des écosystèmes du Bassin du Congo, tout en limitant l’impact environnemental de l’exploitation des ressources naturelles.
Placé sous le thème « Des innovations technologiques et environnementales au cœur du développement durable dans le Bassin du Congo« , ce Salon se veut un cadre d’échange et de réflexion sur les défis et solutions liés au développement durable. Durant trois jours, des expositions de projets innovants permettront d’explorer divers domaines tels que : L’agroalimentaire et la production de semences agricoles, la construction durable, la valorisation des déchets organiques, les technologies vertes et les énergies renouvelables. Outre ces présentations, des conférences, ateliers et rencontres B2B offriront l’opportunité aux acteurs de nouer des partenariats stratégiques et d’échanger sur les meilleures pratiques en matière d’innovation technologique et environnementale.
Dans son allocution, le Ministre des Relations Extérieures, représenté par son Secrétaire Général, a encouragé les participants à s’impliquer activement dans toutes les articulations du Salon : « Je vous invite à faire preuve d’enthousiasme et de dynamisme, afin d’en tirer le meilleur profit. Nos pays respectifs doivent bénéficier pleinement des expertises partagées ici. À vous, jeunes innovateurs, je vous exhorte à renforcer la visibilité et la perception de vos inventions auprès des populations, des industries locales et des institutions publiques. Aux PME et PMI, ce Salon représente une opportunité unique pour identifier des talents et des solutions capables d’impulser la croissance de nos entreprises. Enfin, aux élèves et étudiants, cette rencontre pourrait être une source d’inspiration pour s’engager dans des carrières scientifiques et technologiques, contribuant ainsi à l’avenir de nos nations. »
Le Salon des Sciences, de l’Innovation et des Technologies Environnementales pour le Développement s’annonce donc comme un rendez-vous majeur pour repenser le développement durable en Afrique centrale, en conciliant progrès technologique et préservation de l’environnement.
Mot de Chimoun Oumarou SG du ministère des Relations extérieures
Mot de Alphonse Waguena, Représentant Afrique centrale de OIF
S. E Jean Marc Chataigner, représentant de l’Union européenne
Ph
Jean Merlin Etobe, Coordonnateur national du PDTIE