La Concorde Actu

Toute l'actualité du Cameroun

Bégaiement, un trouble neurologique face aux préjugés sociaux

Le bégaiement est une affection neurologique qui se manifeste par des répétitions de sons, des blocages ou des prolongements de mots. Les personnes qui en sont atteintes sont souvent confrontées à des préjugés et à des attitudes négatives. Ce trouble de la parole, naturel, entraîne des conséquences négatives principalement en raison de la stigmatisation et de l’ignorance.

Le bégaiement perturbe la fluidité de la parole, provoquant des interruptions dans le flux verbal. Il touche environ 1 % de la population mondiale et demeure souvent mal compris. La stigmatisation qui en découle, alimentée par l’idée fausse que la fluidité reflète l’intelligence, génère des préjugés dans les milieux éducatifs et professionnels. Les personnes concernées peuvent ainsi ressentir honte, anxiété et isolement, ce qui affecte leur estime de soi. L’ignorance du phénomène aggrave la situation : impatience, moqueries ou incompréhension sont fréquentes, laissant les personnes vulnérables. Les enfants sont particulièrement exposés aux intimidations et manquent parfois de soutien adéquat dans les écoles.

Pour lutter contre ces difficultés, des campagnes de sensibilisation et une formation éducative sur les troubles de la communication sont essentielles. Elles favorisent la compréhension et l’empathie, créant un environnement inclusif qui valorise la diversité des styles de communication et renforce l’autonomie des personnes qui bégaient. L’acceptation et la compréhension sont des clés pour bâtir une société plus inclusive.

Vivre avec le bégaiement n’est pas une simple question de stress. C’est un trouble complexe qui touche la communication et impose de véritables défis au quotidien. Chaque mot peut devenir une épreuve, chaque phrase un petit combat. Thomas, 28 ans, vit avec ce trouble depuis l’enfance et travaille dans une entreprise de communication à Yaoundé, un milieu où la parole est primordiale. Au début, il hésitait à prendre la parole en réunion, craignant d’être écouté avec pitié. Avec le temps, il s’est imposé de parler malgré les blocages. Pour lui, le bégaiement ne le définit pas. Avec un accompagnement adapté, il est possible de retrouver confiance et de se réconcilier avec sa propre voix. Derrière chaque hésitation, il y a une voix qu’il faut écouter sans impatience ni jugement.

Le bégaiement n’est pas une maladie dont la prise en charge aboutit toujours à une guérison complète. Selon le Dr. Meyolo, médecin de santé publique et chef du district de santé, il s’agit d’un trouble psychologique ou neurologique qui peut disparaître chez l’enfant si la prise en charge commence suffisamment tôt.

Quelles sont les causes du bégaiement ?

Il s’agit d’un trouble de la parole qui se manifeste par des blocages, des répétitions ou des prolongations de sons, rendant la communication parfois difficile. Il n’est ni lié à l’intelligence ni à un manque de vocabulaire. Parmi les causes identifiées, on retrouve des facteurs neurologiques, qui influencent la coordination entre la parole et les mouvements articulatoires, des facteurs génétiques, puisque le bégaiement peut être familial, et des facteurs psychologiques ou environnementaux. Le stress, la peur de parler ou un contexte familial tendu peuvent aggraver le trouble sans en être la cause directe.

Concernant la prise en charge, il n’existe pas de traitement unique, mais plusieurs approches combinées permettent d’améliorer la fluidité de la parole. L’autophonie, pratiquée par un spécialiste, aide à mieux contrôler respiration, rythme et articulation. Les techniques comportementales et psychologiques diminuent l’anxiété et renforcent la confiance en soi, tandis que les thérapies cognitivo-comportementales modifient les pensées négatives et la peur de parler en public. Le soutien familial et les groupes de parole favorisent également les progrès, tout comme certaines technologies, dispositifs ou logiciels adaptés à la communication.

Les objectifs de la thérapie varient selon l’âge et la situation. Chez l’enfant, le bégaiement peut diminuer ou disparaître avec une prise en charge précoce. Chez l’adulte, une guérison complète est moins fréquente, mais il est possible d’apprendre à gérer le trouble et à communiquer avec aisance et confiance. L’objectif n’est donc pas toujours de supprimer totalement le bégaiement, mais de permettre une communication sereine et efficace dans toutes les situations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *