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Assemblée générale de l’Association des nutritionnistes professionnels du Cameroun : Les gardiens silencieux de l’équilibre vital

Que savons-nous vraiment de la papaye, sinon ce que nous en dit le goût ? Pourtant, dans la chair de ce fruit discret, le spécialiste décèle des vertus insoupçonnées. Diurétique naturel, allié du transit, il incarne un de ces remèdes quotidiens que la science de la nutrition éclaire. En Afrique, et particulièrement au Cameroun, cette discipline demeure trop souvent en marge des habitudes médicales. Pourtant, rares sont les affections où l’alimentation ne joue pas un rôle crucial. Il devient urgent d’arracher cette profession à l’indifférence, car ses implications touchent au cœur même de notre santé collective.

Dans l’intimité des consultations, le nutritionniste se distingue du médecin par son approche fine, individualisée, centrée sur l’aliment plutôt que sur le médicament. « Notre mission est d’optimiser la prise en charge nutritionnelle du patient, en allant au-delà des prescriptions classiques », affirme le Dr Fernand Ombolo, nutritionniste et porte-voix de l’Association Nationale des Professionnels Camerounais de la Nutrition (ANPC). Face à l’essor des produits transformés, des agents de conservation et de la nourriture standardisée, les populations se perdent dans un labyrinthe alimentaire. Fort heureusement, une génération montante de chercheurs africains explore les ressources locales pour réinventer des solutions adaptées à nos réalités.

Cette quête de réconciliation avec nos habitudes de table exige une pédagogie renouvelée. Il s’agit de briser les clichés et d’éduquer sans culpabiliser. Car si les compléments alimentaires ne sont pas à rejeter, l’essentiel se trouve encore dans l’assiette. Le professionnel est alors appelé à démêler les nœuds d’un quotidien saturé d’informations contradictoires. Une distinction essentielle s’impose entre deux figures complémentaires : le nutritionniste élabore un plan de soin, anticipe les troubles métaboliques, tandis que le diététicien en décline l’application pratique. L’un prescrit, l’autre accompagne. Ensemble, ils tissent une stratégie adaptée à chaque cas.

Lorsque l’obésité se conjugue avec le risque cardiovasculaire, ces deux métiers se rejoignent dans une même urgence : sauver des vies. L’annonce d’une reconnaissance prochaine du corps des nutritionnistes-diététiciens par les autorités apparaît alors comme une avancée majeure. L’ANPC, de son côté, travaille à structurer le métier, à l’inscrire dans la modernité et à le rendre visible. La présidente de l’association rappelle que « le nutritionniste agit en amont, prévient les carences, préserve les fonctions vitales, en étroite collaboration avec le médecin. Malgré des débuts parfois heurtés, cette alliance devient aujourd’hui le socle d’une prise en charge efficace. »

Lors de la première édition en présentiel des activités de l’association, les professionnels ont dévoilé leur savoir-faire, interpellé les décideurs et lancé un appel à la responsabilité collective. Entre clinique et communauté, entre hôpital et quartier, ils plaident pour des solutions durables à la malnutrition, à l’obésité infantile, aux déséquilibres qui minent l’avenir des jeunes. Le métier s’éveille, s’enracine et dessine déjà les contours d’une médecine plus douce, à l’écoute du corps, du terroir et de l’intelligence nourricière de la terre.

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