Après le vote, les premières leçons se dessinent. Il y a d’abord l’analyse des éléments et des faits, notamment la forte présence des observateurs nationaux et internationaux. Ensuite, il y a le cadre institutionnel qui gouverne l’organisation de l’élection présidentielle au Cameroun, mais aussi et surtout un message subliminal qui se dégage de ce scrutin. le Cameroun vient d’afficher aux yeux du monde sa maturité démocratique. Dans un autre contexte, on parlerait même, sans fausse modestie, d’une revendication affirmée et assumée de l’appropriation d’un destin pensé et planifié.
L’enjeu derrière la forte présence médiatique et surtout la très forte mobilisation des observateurs nationaux et internationaux pour cette élection présidentielle n’a échappé à personne. Selon les chiffres officiels, ce sont au total 5 575 observateurs issus de 165 organisations nationales et étrangères — de l’Union Européenne, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, des ONG et des associations religieuses — qui ont été régulièrement accrédités par les autorités camerounaises. Ces observateurs jouent un rôle crucial dans l’évaluation et la promotion de la transparence, de la crédibilité et de l’équité du processus électoral. Ils sont capables d’évaluer de manière impartiale, de promouvoir la démocratie, de détecter et de dissuader la fraude électorale. Cette forte présence est donc à la fois la preuve de la volonté de transparence des autorités camerounaises et le gage de la crédibilité des résultats qui en découleront. On notera cependant la très faible présence de représentants de certains candidats dans plusieurs bureaux de vote.
Au registre des enseignements, au soir du 12 octobre 2025, la sérénité du cadre institutionnel sur lequel repose tout le processus électoral camerounais mérite d’être soulignée. Le Cameroun dispose d’un code électoral permettant de contrôler les opérations de bout en bout : vote, dépouillement, compilation et recensement des résultats. Elections Cameroon, l’organe indépendant en charge de l’organisation des élections, travaille en permanence avec des partenaires solides tels que l’Organisation des Nations Unies, l’Union africaine, l’UNESCO et l’Organisation internationale de la Francophonie, tous familiers du code électoral. Les plus de huit millions d’électeurs attendus dans les bureaux de vote, au Cameroun et à l’étranger, ont pu constater que Elections Cameroon a accompli sa mission et, si chaque acteur impliqué a joué sa partition, aucune capophonie n’est à craindre.
Enfin, il se dégage de ce processus, à cette étape, un message d’humilité et de profond respect, illustré par les propos du président candidat Paul Biya, devenus viraux quelques minutes après avoir voté : « Rien n’est acquis, attendons qu’on connaisse le nom de l’élu, on verra. » Ce message s’adresse aux candidats qui n’ont pas encore intégré que le jeu électoral obéit à des normes claires et que le scrutin présidentiel suit un code lisible. Il est donc urgent d’attendre que la suite des opérations se déroule conformément aux dispositions du code électoral camerounais : le temps du vote a eu lieu, celui du dépouillement et des décomptes est en cours, la centralisation et le recensement des votes suivront, et la publication des résultats interviendra inéluctablement.