La prestation de serment du Président de la République se tient le 6 novembre 2025, marquant l’an 43 de son accession à la magistrature suprême.
Serment de fidélité à la République, à la Constitution et au peuple
« I do so swear ». Je le jure. Le Président de la République prononce ces mots avec la plus grande solennité. Le choix de l’anglais rappelle le passage de Foncha Shang Lawrence au perchoir, en tant que Président de l’Assemblée nationale de 1988 à 1992. À l’origine, il y avait la parole ; elle demeure le socle de toute autorité.
Par ce serment, le Président scelle son engagement devant la loi, les institutions et les citoyens. C’est un acte fondateur de sa légitimité. La solennité de la langue souligne la gravité de sa mission. Le serment marque la distinction entre l’individu et la fonction : le Président s’efface derrière l’État, promet de protéger la Constitution, de respecter les droits de tous et d’agir pour le bien commun.
Il s’agit d’un pacte moral et politique : à travers ces mots, il affirme que ses décisions, ses actions et ses choix seront guidés par le respect des règles et la préservation de l’ordre, et non par l’arbitraire ou l’intérêt personnel. « I do so swear » est le signe perceptible de l’engagement invisible, résonance de la responsabilité qui lie le dirigeant à la nation entière. La langue anglaise, avec sa cadence précise et sa sonorité magistrale, transforme ces mots en une vibration traversant le temps et l’espace.
Serment de rattachement au dialogue mondial
« I do so swear » possède cette musicalité qui capte l’attention et imprime la gravité du serment dans les mémoires. Prononcé en anglais, il s’adresse autant à la communauté internationale qu’aux citoyens du Cameroun. Il rappelle que la fonction présidentielle s’inscrit dans un dialogue mondial.
Ce serment est également une promesse de rester à l’écoute des Camerounais, qui lui ont accordé 53,66 % des suffrages exprimés. Le calcul est simple dans un scrutin présidentiel à un tour : 50 % des votes exprimés plus une voix suffisent à déterminer le vainqueur. Chaque vote est un message à écouter et à capitaliser. Il s’agit de comprendre les attentes des compatriotes, de mesurer leurs besoins et d’ajuster les politiques publiques : corriger ce qui freine le développement et renforcer ce qui fonctionne.
Voix du peuple = voix de Dieu
L’objectif est de transformer cette légitimité électorale en progrès concret et durable. « I do so swear » devient le reflet d’un dialogue vivant avec le peuple, où la voix des Camerounais guide la prise de décision.
Cette formule revêt aussi une portée symbolique concernant le bilinguisme. Si la Constitution reconnaît le français et l’anglais comme langues officielles, la pratique tendait souvent à réduire l’anglais à une simple traduction du français. Ici, lors de la prestation de serment sous Foncha Shang Lawrence, l’anglais est pleinement autonome : il produit un contenu officiel. Le Président affirme ainsi que la langue anglaise porte un poids légal et symbolique dans l’autorité.
« I do so swear » devient le signe d’un bilinguisme vivant. Le mot prononcé en anglais n’est pas secondaire ; il est constitutif du pouvoir et de la responsabilité. Le serment est le souffle de l’État, animant la fonction présidentielle. Il promet la cohérence entre parole et action et indique que l’autorité repose sur le droit et non sur l’arbitraire.
Chaque citoyen, par ce serment, entre en dialogue silencieux avec le Président, percevant la promesse d’exercer le pouvoir avec prudence et discernement. Comme le disait Victor Hugo : « Faire un serment, c’est enfermer son honneur dans un mot. »
