Le 2 octobre 2023, un officier a été condamné à mort – une peine commuée en réclusion à perpétuité en RDC – et trois autres militaires à 10 ans de prison tandis que deux autres ont été acquittés par la justice militaire qui les jugeait pour la répression d’une manifestation qui a fait plus de 50 morts le 30 août 2023 à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Six militaires (dont deux officiers supérieurs) de la Garde républicaine ont été jugés pour une opération meurtrière lancée contre une secte religieuse qui avait appelé à manifester contre la présence dans la région de l’ONU, de la force régionale d’Afrique de l’est et d’ONG internationales. Cette opération, dont le dernier bilan officiel fait état de 57 civils tués, avait entraîné un regain de tension à Goma, au cœur d’une région en proie aux violences de groupes armés et rébellions. Le colonel Mike Mikombe, officier de la garde républicaine et principal accusé, a fait savoir qu’il avait été induit en erreur par le commandant de la 34e région militaire qui présentait les individus qui manifestaient contre la Monusco comme étant des supplétifs des rebelles du M23 et de l’armée rwandaise. De leur côté, les avocats des condamnés qui avaient plaidé l’acquittement ont dénoncé des faits dénaturés et tripatouillés par le ministère public. Ils ont annoncé leur intention de faire appel. Un verdict salué par l’ONG de défense des droits humains, la Voix des sans voix, mais pour laquelle il faut aller plus loin. « Nous saluons le travail qui est fait par la justice congolaise, mais il faut que ce travail aille jusqu’au bout », insiste Rostin Manketa, directeur exécutif de l’ONG de défense des droits humains, la Voix des sans voix.