La Concorde Actu

Toute l'actualité du Cameroun

Rupture historique entre le Tchad et la France : fin de la coopération militaire

Les relations entre le Tchad et la France viennent de connaître un tournant décisif. Le gouvernement tchadien a annoncé la résiliation de l’accord de coopération militaire signé en 1976, demandant aux troupes françaises stationnées à N’Djamena de quitter le territoire. Cette décision, annoncée le 28 novembre 2024 par le ministre des Affaires étrangères tchadien, coïncide avec la célébration des 66 ans d’indépendance du pays, un symbole fort dans le contexte actuel.

La France, visiblement surprise par cette décision, a réagi en prenant acte de la résiliation. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Baron, en déplacement à N’Djamena ce jour-là, n’avait pas été préalablement informé de cette rupture. Cette décision intervient alors que plusieurs pays du Sahel, tels que le Mali, le Niger, le Burkina Faso et récemment le Sénégal, ont également mis fin à leurs accords militaires avec Paris, signifiant un rejet croissant de la présence française en Afrique.

Pour de nombreux Tchadiens, la présence militaire française, sous des opérations comme Serval, Barkhane ou Épervier, n’a pas rempli ses objectifs. Malgré des décennies de coopération, les menaces djihadistes, incarnées par Boko Haram et d’autres groupes terroristes, persistent. Les critiques fusent : « Nous sommes un pays indépendant, nous ne pouvons dépendre d’une nation étrangère pour notre défense », déclare un enseignant tchadien. Ces propos traduisent un sentiment général d’insatisfaction face à une coopération perçue comme inefficace et paternaliste.

Cette rupture pourrait ouvrir la voie à de nouveaux partenariats militaires, notamment avec des puissances émergentes comme la Russie ou les Émirats arabes unis. Toutefois, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno insiste : « Il ne s’agit pas de remplacer une puissance par une autre. Le Tchad entend définir souverainement ses priorités en matière de défense. »

En mettant fin à cet accord, le Tchad affirme sa volonté de reprendre le contrôle de sa politique de défense et de ses relations internationales. Ce départ des troupes françaises marque la fin d’une ère, celle d’une présence militaire française qui, depuis plus d’un siècle, avait façonné une partie des relations entre Paris et N’Djamena.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *