Placée sur le thème «Jeunesse, Emploi décent et Secteur minier au Cameroun », la conférence débat organisée à l’enceinte de l’hôtel Merina de Yaoundé, a réuni autour d’une même table les jeunes et plusieurs acteurs de la société civile en l’occurrence le Consortium Africa Development Interchange Network (ADIN), Afroleadership, Centre Régional Africain pour le Développement Endogène et Communautaire (CRADEC), Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ) et Transparency International – Cameroon (TI-Cameroon).
Le secteur minier est un des piliers essentiels de la stratégie de développement économique du Cameroun. Seulement, son envol reste conditionné par un ensemble de facteurs à la fois exogènes (baisse des cours des matières premières sur le marché international) et endogènes (gouvernance du secteur). Essentiellement artisanal, il est marquée par l’informel et faible optimisation des revenus qu’il engrange. Le rapport ITIE 2018 relevait d’ailleurs que : « actuellement, le MINMIDT ne détient pas une cartographie exhaustive des opérateurs et des indicateurs de ce secteur en raison notamment de la décentralisation de la gestion des autorisations au niveau des Délégués Régionaux et les difficultés matérielles pour le suivi de ce type d’activité. » Bien que de nombreuses entreprises minières multinationales se soient établies dans le pays, très peu d’emplois ont été créés, les petites et moyennes entreprises (PME) n’ont qu’un accès limité aux marchés internationaux. En outre, la question du manque de main-d’œuvre qualifiée demeure et des milliers de personnes travaillent dans des conditions dangereuses, sans contrat de travail officiel ou sans permis de travail, dans l’exploitation minière artisanale. Les matières premières minérales sont extraites avec les moyens les plus rudimentaires, souvent à mains nues. Or, la survie de nombreuses familles dépend des revenus provenant de ces activités.
La rencontre du 18 février dernier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’action intitulée « Renforcement de la gouvernance budgétaire pour la fourniture des services de base durable dans le respect de la préservation de l’environnement ». Elle a pour objectif de contribuer à la promotion du lien jeunesse-travail décent, dans un secteur minier respectueux des droits humains en général et des travailleurs en particulier afin de contribuer à une croissance économique licite. Cette initiative constitue de ce fait une opportunité, mieux un espace pour la jeunesse (génération future) de participer et contribuer à l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles au Cameroun. Elle s’inscrit en droite ligne du plan d’action prioritaire que s’est fixé le Cameroun à l’horizon 2030, qui prévoit la création de 600.000 emplois par an et l’atteinte de l’ODD 8 qui porte sur le « travail décent et croissance économique ». Les travaux ont essentiellement porté sur : L’ état des lieux du travail décent dans le secteur minier au Cameroun (respect des droits des travailleurs et des obligations en matière de sécurité, d’hygiène, de santé et d’environnement; la présence des enfants dans les sites miniers, la protection de la santé maternelle) et l’identification des pistes de collaboration entre la société civile et l’administration en charge du travail.
Emmanuel MANGUELLE