Le premier congrès de la Société Savante de Médecine Légale et Expertale s’est tenu récemment au Cameroun, marquant une étape cruciale dans la réflexion et l’engagement collectif pour une médecine légale et expertale rigoureuse, adaptée aux réalités locales. Le thème central du congrès, « Les accidents liés aux soins médicaux », a attiré l’attention de nombreux experts, professionnels de la santé, chercheurs et acteurs de la société civile, tous mobilisés autour de cette problématique complexe et peu abordée.
Les accidents médicaux, qu’ils soient accidentels, fautifs ou inhérents à la nature même des soins, posent une problématique majeure au Cameroun, comme dans bien d’autres pays. Si de nombreux patients bénéficient de soins efficaces, il est également une réalité que d’autres subissent des dommages, parfois graves, lors de leurs prises en charge. Ces accidents soulèvent des questions cruciales concernant la sécurité des patients, la qualité des soins et la responsabilité des praticiens.
Un des constats majeurs du congrès a été le manque de données fiables et consolidées sur les accidents médicaux. Il est difficile de savoir précisément combien d’incidents liés aux soins sont recensés chaque année, combien d’erreurs médicales sont enregistrées, ou encore quelle proportion de ces événements sont attribuables à des fautes médicales caractérisées. Ces questions restent souvent sans réponses claires, faute d’un système de collecte de données rigoureux et transparent. Il est d’autant plus regrettable que ces informations sont essentielles pour comprendre l’ampleur du phénomène et pour formuler des réponses adaptées. Sans un recueil précis des incidents médicaux, il est difficile de prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation. D’où l’urgence d’instaurer un registre national des incidents médicaux pour mieux cerner les causes et les facteurs contribuant à ces accidents et pour renforcer la transparence. Pour réussir ce travail de collecte de données et de prévention des accidents médicaux, la collaboration entre tous les acteurs est indispensable. Les hôpitaux, les autorités administratives, les associations de patients, les chercheurs, ainsi que les professionnels de la santé, doivent se mobiliser ensemble. Il est essentiel d’encourager un dialogue ouvert entre tous ces acteurs pour établir des protocoles efficaces de signalement et de gestion des accidents médicaux.
Les professionnels de santé, qu’il s’agisse des médecins, des infirmiers, des pharmaciens ou d’autres corps de métiers, jouent un rôle central dans la prévention des accidents liés aux soins. Leur responsabilité va bien au-delà de la simple prestation de soins de qualité. Ils doivent aussi veiller à respecter les normes et protocoles en vigueur, actualiser leurs compétences régulièrement, et maintenir une communication efficace avec les patients et leurs familles. Le congrès a également souligné la nécessité d’un renforcement des capacités dans ce domaine, en mettant l’accent sur la formation continue et la sensibilisation des professionnels aux risques inhérents aux soins médicaux.
Mot du président la Société Savante de Médecine Légale et Expertale
Mot du Pr. Louis Richard Ndjok, SG du Minsante