Ce jeudi, le Musée national de Yaoundé accueille la première édition des journées portes ouvertes dédiées à la photographie. Sous l’égide bienveillante du ministère des Arts et de la Culture, l’événement s’articule autour de conférences, d’ateliers, de partages d’expériences et de séances de prises de vue. Cette initiative ambitionne d’ériger la photographie en discipline à part entière, résolument contemporaine, novatrice et structurée.
Dans un monde où l’image circule à la vitesse d’un clic, le métier de photographe, loin de s’éteindre, embrasse de nouvelles formes. Au Cameroun, l’accès croissant aux outils numériques, conjugué à la simplicité technique des appareils modernes, a bouleversé les usages. Pourtant, les professionnels demeurent essentiels, ancrés dans les usages sociaux, porteurs d’un regard affûté. Tandis que les photographes de rue, attentifs à la moindre célébration, subissent les contrecoups du changement, d’autres, plus audacieux, investissent la photographie comme un levier économique et créatif.
De l’instantané nocturne à la scène sportive, de la flore silencieuse à l’envol d’un drone, chaque niche visuelle se renouvelle. L’image publicitaire, notamment, connaît une croissance fulgurante, générant des revenus conséquents pour ses artisans. Dans cet univers en recomposition, le savoir-faire reste un atout de poids, répondant aux exigences des entreprises, des médias ou du marketing. Toutefois, le professionnel doit composer avec une concurrence accrue, l’impératif de se former aux nouvelles pratiques, et le coût souvent prohibitif du matériel de qualité.
À l’heure où la décentralisation redéfinit les priorités culturelles, ce domaine mérite reconnaissance et soutien. Cette première édition, placée sous le thème « Pôle photographie d’art, une autre façon de voir », sera ponctuée par le vernissage d’une exposition retraçant l’épopée des Lions Indomptables. Une façon de célébrer, à travers l’image, la fierté nationale et la force des symboles partagés.