En prélude à la journée mondiale de prévention du suicide célébrée chaque 10 septembre, International Youth Fellowship-Cameroun en partenariat avec l’ Association camerounaise de prévention et lutte contre le suicide ont animé une conférence autour de ce phénomène qui prend de l’ampleur au fil du temps.
Entre rêve brisé, perte d’un proche, ou même déception amoureuse, les cas anecdotiques de suicide dans les colonnes des journaux sont devenus légions. Indépendamment de leur statut social, des personnes en proie à la dépression ou au stress se donnent la mort dans l’espérance d’avoir une vie meilleure dans l’au-delà. Ainsi le mal prend de l’ampleur au fil du temps laissant de nombreuses famille dans la consternation. Il urge donc d’ infléchir la tendance à travers la sensibilisation mais surtout la prise en charge des personnes qui manifestent des velléités suicidaires. Telle est l’économie des échanges placées sous le thème » suicide parlons en pour mieux le contrecarrer ». Le spécialiste en santé mentale convié à la rencontre a aussi relevé, qu’en dehors des cas suscités, l’addiction aux drogues, les conflits, les catastrophes ainsi que le sentiment d’isolement sont fortement associés au comportement suicidaire. Selon l’OMS, le taux de suicide au Cameroun est passé de 4,9 en 2012 à 12,2 pour 100 000 habitants en 2016 (Statistiques sanitaires mondiales, 2019). Chez les hommes, il est de 17,1 contre 7,4 pour 100 000 habitants chez les femmes.
Sensibilisation et prévention
Le suicide demeure une énigme, discret ou ostentatoire, il attente à ce qui fait le lien social, ainsi que l’attestent les rites qui suivent la découverte d’un suicidé dans différentes sociétés : exclusion de la communauté des chrétiens, procès aux suicidés jusqu’au XVIII siècle, interdiction de l’information à son propos.
La stigmatisation autour du suicide est un frein à la prise en charge des personnes qui ont attenté au moins une fois à leur vie et qui ne cherchent pas à se faire aider.
Pour que l’action nationale soit efficace, une stratégie globale multisectorielle de prévention du suicide s’impose. L’ aspect psychologique des problèmes que chaque individu fait face au quotidien ne doit pas être éludé. Il est judicieux pendant les moments d’affaiblissement mental de se faire consulter par un psychologue, un psychiatre ou un psychanalyste. Ces spécialistes pourraient mieux appréhender les peurs des sujets à risque et les aider à mieux surmonter leurs difficultés quotidiennes. Il est également conseillé d’ initier un dialogue permanent en se confiant aux proches. Les efforts de prévention du suicide nécessitent une coordination et une collaboration entre les acteurs de la santé, de l’éducation, de la justice ainsi que des médias.
Emmanuel MANGUELLE