Hier après-midi, le Restaurant Rue Case Nègre à Yaoundé a accueilli la cérémonie inaugurale de la deuxième édition des cours de vacances dédiés à l’apprentissage des langues et à la transmission des cultures Basaa, Bakoko, Basso et Bati. Placée sous le haut parrainage de Jean Victor Ngue, Directeur Général de GMC Assurance SA, cette initiative portée par l’association JAM JARA a rassemblé responsables associatifs, éducateurs, invités de marque et sympathisants de la cause identitaire.
Prenant la parole au nom du Comité Opérationnel, Bitom Tjomb Benvénu a salué la mobilisation collective ayant permis la reconduction de ce programme, conçu pour revitaliser un patrimoine en péril. Il a tenu à exprimer une profonde gratitude envers l’ensemble des partenaires, à commencer par le couple Mebenga, hôtes bienveillants de la rencontre, sans oublier les membres du bureau exécutif pour leur confiance renouvelée, les enseignants dévoués ainsi que les relais médiatiques engagés malgré l’absence de contrepartie financière.
Pr. Charly Gabriel Mbock
L’intervention a également souligné les défis persistants, notamment le déficit de personnel formé, cause majeure de l’absence de centres dans plusieurs localités à dominante culturelle Basaa-Mpoo-Bati. Pour y remédier, une exhortation a été lancée à l’ensemble de la communauté afin d’encourager la participation et renforcer les moyens. Chaque centre devra désormais établir une stratégie de sensibilisation et assurer la bonne gestion du matériel pédagogique, ainsi que le suivi rigoureux des apprenants.
Rev Song Song Jean Émile
Au-delà de sa cible première, la jeunesse issue de ces groupes ethniques, la formation reste accessible à tous, sans distinction d’origine. Elle se veut un espace de réconciliation culturelle, où les traditions sont transmises avec rigueur et fierté, en vue de contribuer à la construction d’une société solidaire. L’objectif ultime étant d’ancrer durablement ces langues dans les usages quotidiens, à travers un apprentissage structuré.
Bitom Tjomb Benvénu est revenu sur les racines du déclin linguistique, rappelant les humiliations subies par les parlers autochtones relégués au rang de « patois ». Pendant des décennies, leur usage était puni dans les établissements scolaires, contribuant à un rejet progressif par les élites elles-mêmes. Face à cette aliénation, JAM JARA s’engage à inverser la tendance, en affirmant leur statut de langues nationales à part entière, complémentaires des idiomes officiels.
Jean Victor Ngue
Le programme de formation, articulé autour de dix modules, propose une immersion à la fois linguistique et anthropologique : apprentissage de l’écriture, de la lecture, de la généalogie, des rites de passage, du système familial, des symboles sociaux et des fondements spirituels. Il s’agit de reconnecter les nouvelles générations à leurs racines, tout en créant un pont entre mémoire et avenir.
Nlend Célestin
L’appel lancé à l’élite économique, traditionnelle et académique se veut une invite à agir. Le parrain, Jean Victor Ngue, a été chaleureusement remercié pour son soutien prompt et discret. L’émotion fut palpable lorsque le Comité lui rendit hommage devant une assemblée conquise. La cérémonie s’est achevée sur des accents d’espoir, en appelant chacun à faire de la promotion linguistique un acte de responsabilité citoyenne.
Mbombog Pondi Pondi
La Présidente général de l’association
Pr. Oum Ndigui
