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1er octobre 1961 : la mémoire d’une nation réunifiée

L’histoire du Cameroun conserve dans ses pages le 1er octobre 1961 comme une date fondatrice. Ce jour-là, la partie méridionale du Cameroun britannique, le Southern Cameroons, fit le choix de rejoindre la République du Cameroun, indépendante depuis le 1er janvier 1960, à la suite du référendum du 11 février organisé sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies. Ce moment décisif demeure inscrit dans la conscience nationale comme l’expression d’une volonté partagée de bâtir un même destin.

Revenir sur cette date, c’est sonder les profondeurs d’un symbole. Le 1er octobre dépasse les discours politiques pour incarner un idéal de cohésion. Dans le grand récit national, il se lit comme un serment silencieux de fraternité. Le Cameroun s’y contemple à travers ses langues, ses mémoires et ses espérances, transformant ce jour en repère durable de respect mutuel.

Cette réunification ne surgit pas du néant. Elle prend racine dans le déchirement de 1916, lorsque la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale entraîna le partage du territoire : 80 % sous administration française, 20 % sous mandat britannique. De cette division naquirent deux entités, le Cameroun oriental, francophone, et le Cameroun occidental, anglophone. Le premier était appelé East Cameroon par les anglophones, le second, West Cameroon, formé du Northern et du Southern Cameroons.

En juin 1961, le Northern Cameroons choisit de se rattacher au Nigeria. Le Southern Cameroons, quant à lui, opta pour la République du Cameroun, par un rattachement confirmé le 1er octobre 1961, huit mois après le plébiscite. Ce jour marqua la fin de quarante-cinq années de séparation et le recommencement d’une fraternité interrompue. Lorsque les cœurs s’unissent, les frontières s’effacent et la patrie se renforce.

Toutefois, le 1er octobre ne saurait être interprété comme une nouvelle indépendance. Celle-ci fut proclamée une fois pour toutes le 1er janvier 1960. Les dirigeants d’alors ont préféré consacrer cette dernière comme la date symbolique de la souveraineté. Le Cameroun célèbre ainsi trois moments de mémoire : le 11 février, pour rappeler le plébiscite et la séparation du Cameroun septentrional ; le 1er octobre, pour la réunification ; et le 20 mai 1972, en souvenir du référendum ayant consacré à 99 % l’État unitaire, The United Republic of Cameroon.

En abolissant la République fédérale, la réforme de 1972 fit de l’étoile dorée sur la bande rouge du drapeau l’emblème d’une nation rassemblée. Le 1er octobre 1961 doit, dès lors, être compris non comme un motif de discorde, mais comme un témoignage d’unité retrouvée. À l’image de la réunification allemande après la chute du mur de Berlin, ce jour résonne comme l’appel d’un peuple à demeurer un.

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