À Douala, le livre prend racine. Du 30 au 31 mai 2025, la maison d’édition Éclosion inaugure ses espaces à Akwa, rue Castenau, face à l’immeuble Yoloso. Lieu de passage devenu point de convergence, ses murs accueilleront un moment de partage, dédié à la parole écrite et à celles et ceux qui la façonnent. Dans cette atmosphère fertile, les lettres ne seront pas que posées sur papier, elles résonneront, vivantes et engagées.
Le programme s’ouvrira vendredi matin à 10h par une conférence inaugurale, témoin du pouvoir réparateur de la littérature. Sous le thème « Comment la plume de l’écrivain(e) peut-elle soigner les maux de la société ? », quatre voix féminines, Danielle Eyango, Irène Maben, Bibiche Kound et Aline Fomété, dialogueront sous la houlette de Clarence Yongo, figure du journal Griote. Au croisement du verbe et de l’action, elles dessineront les contours d’une écriture capable d’éveiller et de panser.
Le lendemain, une table ronde, portée par Pauline Ongono, s’attaquera à un sujet d’actualité : « Les défis de l’auteur(e) à l’ère de l’intelligence artificielle ». Bibliothécaire et fondatrice de l’agence Acolitt, elle questionnera la place de l’imaginaire dans un monde saturé d’algorithmes. Entre préservation de l’authenticité et adaptation aux outils émergents, cette rencontre ouvrira des pistes essentielles à l’avenir du métier d’écrivain.
Les deux journées seront ponctuées de séances de dédicaces. Le 30 mai, David Serge Mvomo signera On a volé Dieu ; Davy Djomeni, Que d’être une femme ; Samuel Eddy Mbog, Le Roi Mbella. Ces œuvres, aux tonalités multiples, entrelacent des récits où foi, genre et héritage s’imbriquent avec force.
Le 31 mai, la matinée débutera à 11h avec Bibiche Kound, qui présentera Libre et L’Afrique en larmes, un texte traversé par l’indignation lucide. À midi, Sara Timb, primée au concours Poésie Osù 2024, fera entendre Les mémoires d’une terre camerounaise, un chant de racines et de mémoire. Une heure plus tard, Huguette Yolande Épée Bwamé dévoilera Mon fils porteur de trisomie 21, plongée délicate dans l’amour et l’endurance. Puis, Junior Haussin, à 14h, livrera Je suis nègre mais les noirs ne m’aiment pas, essai percutant sur l’exclusion au sein de l’identité noire.
À la même heure, Françoise Puene présentera Itinéraire d’une débrouillarde devenue milliardaire, récit de conquête entre volonté brute et foi en l’avenir. Enfin, le Pr Tetanye Ekoué clôturera l’événement avec la signature de Fossi Jacob, le gamin et son héros aux chutes de la Metché. Dans cet ouvrage, il ranime la silhouette d’un jeune homme oublié, l’élevant au rang de figure universelle de courage et d’oubli réparé.
Fondée en mars 2019 par Christelle Noah, Éclosion ne se limite pas à publier. Elle accompagne chaque manuscrit dans un cheminement rigoureux, du premier mot à sa rencontre avec le lecteur. En installant sa présence à Douala, elle affirme sa volonté de faire rayonner l’édition africaine dans une modernité exigeante, enracinée et crédible.
La cérémonie d’ouverture aura lieu le 31 mai dès 15h. L’accès est libre. Il ne reste qu’à réserver sa place dans cette maison où les mots germent comme des promesses.
