La rencontre du 22 avril 2023 au Mansel Hotel de Yaoundé a été un moment riche de partages et d’enseignements pour des personnes qui veulent convoler en justes noces. Un avant-gout d’une série de conférence sur les questions matrimoniales qui se déroulera tout au long de l’année.
Le mariage est un chemin de mouvement énoncé dès le début de la création du monde. C’est un engagement qui est fait par Dieu de donner une compagne digne à l’homme qui apparaît malheureux dans la solitude. Celle-ci ne peut être que celle qui lui corresponde aussi dans sa nature et dans son être physique, même si des différences sont nécessaires pour définir leur nécessaire complémentarité. A titre d’illustration les conférenciers ont mis en exergue ces passages bibliques qui énoncent : « Le Seigneur Dieu dit : “Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit accordée.” (…) Le Seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma les chairs à sa place. Le Seigneur Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. L’homme s’écria : “Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci, on l’appellera femme car c’est de l’homme qu’elle a été prise.” Aussi l’homme laisse-t-il son père et sa mère et pour s’attacher à sa femme, et ils deviennent une seule chair. » (Gn 2,18. 21- 24//Mt 19,5).
La conférence animée par les pasteurs Aloys Abanda et Arnaud Abede a été une occasion pour les participants de mieux appréhender le mariage au sens théologique en tant qu’alliance entre un homme et une femme, envisagée dans le contexte de la fidélité et de l’unité indissoluble du mariage, mais aussi de resituer le mariage dans sa dimension vocationnelle afin de comprendre que dans le sacrement qui célèbre l’union de l’homme et de la femme, il y a une réponse à un appel qui s’y déploie et exige une certaine prise de conscience : « Le mariage ne se limite pas à une relation d’ordre sexuel et à des habitudes plus ou moins sécurisantes », mais est une réponse à un appel ressenti et une décision réfléchie en réponse à une vocation. Il n’y a pas de sacrement sans écoute de la Parole de Dieu, sans liberté qui s’exerce parce qu’elle est sollicitée et éclairée. Autrement, il s’agit d’un engagement qui se fait entre les époux pour faire route avec Dieu dans une histoire qui va se construire. La dimension vocationnelle du mariage devient un appel exigeant car le couple ne se met pas dans une situation passagère. En faisant couple, l’homme et la femme acceptent de perdre une partie d’eux-mêmes pour laisser place à l’autre. C’est une vie de pleine communion qui s’offre aux époux et, pour arriver à cette communion effective, ils doivent surmonter sérieusement les obstacles ensemble. Ce qui veut dire qu’ils choisissent de se donner des moyens pour faire le chemin. Accepter aussi les difficultés qu’ils doivent affronter toujours ensemble, un appel au sacrifice de la part des époux nourrit d’un amour qui ne se laisse pas influencer par les courants du monde, mais qui s’inscrit dans un plan divin afin de parvenir à un objectif recherché : le bonheur.
Révérend Pasteur Noah Abanda Aloys, responsable académique et théologique du centre de formation biblique pour pasteur Paul de Tarse par ailleurs secrétaire général national de l’Église universelle de Dieu
« Nous étions là pour une conférence sur le mariage, l’idée vient déjà du fait qu’il y a une montée criarde du taux de divorces et statistiques sont alarmants, au même rythme que nous célébrons des mariages il y a aussi des divorces et nous avons pensé que l’Église doit faire ça part celui de former, d’enseigner ou encore d’équiper et même de préparer les prétendants au mariage sur la question. La conférence à laquelle nous avons assisté, nous a permis de démontrer qu’elle est d’abord le but du mariage, son objectif, montrer quels sont les éléments qui accompagnent cet objectif mis en place par celui même qui en est d’ailleurs l’initiateur c’est-à-dire Dieu. À la conclusion de cette première édition, nous sommes satisfaits de ce que nous avons dispensé et espérons que ceux qui y ont participé, avec ses connaissances bibliques et sur le domaine du mariage, vont pouvoir s’épanouir dans leur foyer et vivre heureux et réussir surtout dans le mariage. C’est vrai que on ne peut pas résoudre tous les problèmes, parce que tout dépend des couples, pour la plupart de ceux qui viennent pour des thérapies ou des conflits, nous avons fait le constat que beaucoup sont dans l’ignorance parce que la grande majorité des problèmes dans les couples est dû au fait que les uns les autres ne savent pas comment faire ou comment réagir face à certaines situations auxquelles ils font face. L’homme parfois pense avoir raison lorsqu’il agit d’une manière, la femme aussi pareil quand elle agit d’une manière et pourtant, une façon de faire qui ne les profite pas. C’est pourquoi nous apportons simplement des éléments qui vont leur permettre d’identifier ce qui est bien pour eux deux, de ne pas se dire parce que les choses ne sont pas faites comme je veux, tout est forcément mauvais, non, ça peut ne pas être fait comme je veux mais profitable au couple. Le mariage, c’est d’aller dans un sens pour un objectif précis et si on atteint cet objectif, c’est bon, tant que ça n’apporte pas des gaffes tant que ça ne détruit pas on peut dire que par la grâce de Dieu on a atteint cet objectif.
Le premier bon conseiller c’est Dieu, parce que les êtres humains peuvent être limitées, souvent il arrive que pour qu’un problème se résolve, il suffit juste de donner un peu de temps, le temps parfois fini par ramener les gens à la raison et c’est le premier conseil la première personne à voir dans un couple lorsqu’il y a des difficultés, c’est Dieu, c’est-à-dire les deux partenaires maritaux, doivent aller devant le Seigneur pour demander conseil. Dieu peut leur parler, les aspirer, les aider même à écouter quelqu’un de façon désinvolte et ce serait peut-être la question, la réponse ou la solution. Quand ça ne va vraiment pas, on peut se rapprocher de son pasteur, mais je voudrais bien dire pasteur avec des pincettes, parce que c’est pas tous les pasteurs qui eux-mêmes sont des bons époux ou qui ont des mariages qui soient des modèles parce que parfois derrière cette façade de l’église, il y a de l’hypocrisie, on vient montrer une face qui n’est pas réellement celle qu’on vit dans nos maisons et c’est souvent très compliqué, donc je préfère encore dire qu’ il faut aller vers des pasteurs matures qui connaissent ce que c’est le mariage est qui dans les faits, même quand ils sont surpris dans leur maison, prouvent que ce qu’ils disent, ils le vivent aussi ».
Révérend Arnaud Abede, pasteur des jeunes à la chapelle international des vainqueurs située au quartier Odja-Ekoumdoum
« Le mouvement chrétien au Cameroun traverse une défaillance du système primordial qui bâtit la société à savoir la structure familiale. Les statistiques sont alarmants, c’est pourquoi Dieu a touché mon cœur de pouvoir initié ce projet qui, comme je l’ai dit pendant la conférence, espérons qu’il va continuer avec d’autres éditions et plusieurs autres experts de la question ou intervenants qui pourront édifier davantage le peuple de Dieu et apporter de la lumière dont ce monde en a besoin. Je pense honnêtement que la première personne la mieux indiquée en cas conflit dans un couple c’est le pasteur, parce que le mariage est avant tout spirituel avant d’être une affaire sociale, c’est le pasteur qui devrait d’abord avoir son mot à dire, quitte à lui d’orienter le couple vers les affaires sociales. Les prochaines séances nous réservent plusieurs thèmes, vous savez que nous sommes en Afrique et au Cameroun, pays assez diversifié sur le plan culturel, nos traditions doivent être prises en considération et je pense qu’il serait opportun d’échanger sur un thème qui y a trait, notamment avec la disparition des organismes qui étaient en charge de la préparation au mariage à l’époque ».
E.M