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Cameroun-Santé:La narcolepsie, un trouble mal connu et mal diagnostiqué

La fatigue et les assoupissements dans la journée sont volontiers considérés comme des phénomènes normaux, liés à des nuits trop courtes ou à une humeur dépressive. De ce fait, les accès de somnolence n’impressionnent que peu l’entourage de ceux qui en souffrent, mais peu aussi les professionnels de santé. Pourtant, il n’est pas normal de s’endormir de façon irrésistible dans la journée quand on ne manque pas de sommeil. Les médecins spécialisés rappellent qu’une somnolence excessive ou chronique peut être le symptôme de maladies neurologiques.

La narcolepsie est un trouble neurologique du sommeil qui se caractérise par une somnolence diurne excessive. Cette maladie a été décrite en 1880 par le médecin militaire Jean-Baptiste Gélineau, qui lui a donné son nom : le mot « narcolepsie » signifie en effet « saisi par le sommeil ». Encore appelée maladie de Gélineau, elle se caractérise par des accès de sommeil incoercibles survenant de manière inopinée quelles que soient les circonstances, y compris en pleine activité (en mangeant, en conduisant, en travaillant…). Pour 70% des narcoleptiques, Il existe aussi de brusques relâchements du tonus musculaire sans altération de la conscience (cataplexie). Enfin, la moitié des patients ressentent des hallucinations et des paralysies du sommeil en s’endormant ou en se réveillant, tandis qu’un tiers dort mal et prend brutalement du poids. Invalidante, cette maladie débute généralement chez le jeune adulte, homme ou femme indifféremment, et dure toute la vie. On constate deux pics d’âge dans la narcolepsie avec cataplexie : le premier vers 15 ans, le second vers 35 ans. Lorsque le patient souffre de cataplexies franches, le diagnostic de la maladie est essentiellement clinique. En revanche, lorsque la somnolence diurne est le seul symptôme présent, la narcolepsie peut être difficile à distinguer des autres troubles de l’éveil.

   Dans tous les cas, des examens pendant 24 heures, réalisés en laboratoire de sommeil, s’avèrent nécessaires pour confirmer le diagnostic :

L’enregistrement polysomnographique, ou enregistrement du sommeil de nuit : il permet de contrôler la durée du sommeil, d’en analyser les différentes phases et d’éliminer les problèmes d’apnées du sommeil.Le test itératif de latence d’endormissement est réalisé le jour suivant : il permet de mesurer le délai moyen d’endormissement sur 5 siestes diurnes, très bref chez les narcoleptiques, et d’identifier l’arrivée trop précoce et répétée du sommeil paradoxal.Un agenda du sommeil : réalisé sur une période de une à deux semaines, il donne un aperçu global du sommeil diurne et nocturne du patient.Un typage HLA : cet examen, qui se fait par une prise de sang, n’a son utilité que pour prédire le risque de développer des cataplexies si elles sont absentes au début.

Emmanuel MANGUELLE

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