À Anguissa, un matin d’octobre s’est ouvert sur un dialogue intime. L’association HEAYE s’est rendue au foyer de l’Espérance pour tendre l’oreille aux frémissements de l’enfance en devenir. Le choix de la date, inscrit dans le rythme naturel des femmes, portait en lui le symbole d’une écoute attentive, d’une parole enfin posée sur les mystères de la puberté.
Sous les mots choisis et les regards sincères, les tabous ont commencé à se fissurer. Il ne s’agissait plus de détourner les yeux, mais d’embrasser la réalité du corps avec douceur. De la biologie au vécu, des douleurs cachées aux cycles assumés, tout a été dit dans une atmosphère respectueuse, où chaque question trouvait sa réponse sans détour.
Les jeunes filles, âgées de huit à seize ans, ont découvert une vérité trop longtemps reléguée au silence. Les règles, loin d’être un fardeau, se sont dévoilées comme une clé précieuse, un langage à déchiffrer avec lucidité. Le Dr Dogmo Roosvelt, en passeur de savoir, a rappelé que cette transformation mérite attention, présence et guidance constante.
Depuis 2014, la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle invite le monde à repenser la place accordée à ces réalités. L’enjeu est clair : permettre à chaque élève de suivre son parcours sans interruption, en offrant des infrastructures dignes et un accompagnement éclairé. Dans cette dynamique, HEAYE inscrit ses pas, refusant que la précarité dicte sa loi aux rêves naissants.
Dimala Paola, présidente engagée, voit dans ces actions un levier de changement. Au croisement de la santé et du savoir, elle défend une approche globale, tournée vers la construction d’un avenir plus équitable. En ce mois d’Octobre rose, cette rencontre fut aussi un hommage silencieux à celles qui luttent contre les maux invisibles. Une façon de rappeler, avec pudeur, que chaque battement du corps mérite qu’on l’écoute.