L’Association Africaine d’Accompagnement d’Accidents a récemment tenu une conférence de clôture, marquant la fin d’une semaine dense en actions de sensibilisation consacrées à la prévention routière. L’événement, empreint d’émotion, a mis en lumière les drames silencieux vécus par d’innombrables victimes de la circulation.
C’est sur la route dite de l’« axe lourd », entre Douala et Yaoundé, que le destin de Maria a basculé en novembre 2017. À bord d’un autocar, elle fut projetée dans un chaos qui ne la quittera plus. La blessure, béante, révélait les fragments d’un os disloqué, la souffrance incrustée dans la chair. Aujourd’hui encore, le pas est hésitant, la douleur ancrée, la mémoire vive. L’absence de soins immédiats et le manque de ressources ont scellé un avenir bancal.
Ce récit n’est qu’un reflet parmi tant d’autres, un écho qui fonde l’engagement de l’AFCA. Depuis huit ans, cette organisation lutte pour la reconnaissance des blessés de la route, mais aussi pour ceux affectés par les drames domestiques ou les fautes médicales. Elle milite pour que la détresse trouve écoute, traitement et relèvement. Son président, Tchendjou François Le Grand, martèle que les victimes ne doivent plus errer dans l’ombre ou se tourner vers des pratiques incertaines, car désormais, un appui structurel existe pour leur rendre justice.
Sans financement dédié, l’AFCA bâtit pourtant des ponts de solidarité à travers des collaborations avec des hôpitaux et des compagnies d’assurance. Un simple appel, une fois les forces de l’ordre intervenues, suffit à enclencher un processus de secours. Une réponse rapide, une prise en charge coordonnée, une main tendue dans l’urgence.
Au Cameroun, les drames sur les routes sont le fruit d’un enchevêtrement de causes : imprudence, substances illicites, surcharge, véhicules défaillants. L’équation de la sécurité repose, selon l’AFCA, sur trois piliers : le conducteur, le cadre et l’engin. À chaque niveau, une vigilance est requise. La mécanique doit être saine, les trajectoires maîtrisées, les esprits clairs.
Instituée en 2005 par la résolution A/RES/60/5 de l’Assemblée générale, la Journée mondiale du souvenir rend hommage aux vies fauchées. En 2023, la justice est au cœur de cette commémoration. Justice pour les soins, justice pour les indemnisations, justice dans les prétoires. Car tout accident mérite réparation, au-delà du choc, dans la reconnaissance de l’humain blessé.