Le patronat est au cœur du tumulte économique, battant au rythme des ambitions d’un pays en quête de grandeur. Dans cette arène où se joue la compétitivité, l’offensive étrangère se fait pressante, à l’image de la récente visite d’une délégation d’hommes d’affaires français menée par le MEDEF. Leur présence à Yaoundé n’avait rien d’un simple ballet diplomatique : c’était une marche résolue vers de nouveaux marchés, une volonté affirmée de tisser des liens commerciaux solides. Face à cette avancée, les acteurs économiques locaux ne sauraient rester en marge. Il leur faut répondre avec la même ardeur, occuper avec audace l’espace économique national et s’élancer vers l’international.
Mais tandis que souffle le vent des opportunités, le patronat camerounais peine à hisser une bannière unie. L’heure impose une question essentielle : quel patronat pour accompagner l’essor du pays ? Comment surmonter les tensions internes et s’élever au rang de véritable pilier du développement ? L’exemple récent des difficultés entourant l’emprunt obligataire du ministère des Finances, d’abord prévu en mai puis reporté en juin, illustre cette urgence de cohésion et de stratégie. L’énergie doit être tournée vers l’avenir, non dispersée dans les querelles d’appareil, à l’image des dissensions autour du projet de fusion GICAM-ECAM.
Au-delà des frontières, le monde se transforme. Les BRICS redessinent les équilibres, les dogmes économiques vacillent, et sur le continent, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) s’affirme comme une promesse à saisir, un défi à relever. L’heure n’est plus aux hésitations : il faut penser plus large, bâtir des alliances, harmoniser les efforts entre secteur privé et pouvoirs publics pour enclencher une transformation en profondeur.
Le patronat se trouve à la croisée des chemins, porteur de lourdes responsabilités. Sera-t-il le moteur de cette renaissance économique ou restera-t-il prisonnier des luttes intestines ? Seule une vision claire, une volonté affirmée et une implication sans faille permettront d’inscrire son empreinte dans le grand livre du développement.