L’ Association des Enseignants de Lettres Bilingues du Cameroun organise un Colloque national sur l’enseignement / apprentissage des langues officielles au Cameroun ( baptisé CONEALOCAM). Pour cette première édition elle tentera de traiter la thématique retenue suivante : » Vers de nouvelles approches d’enseignement de l’anglais et du français au Cameroun : proposition de solutions pour aider les apprenants à améliorer leur niveau ».
Contexte et Justification
le français et l’anglais sont d’après la constitution du Cameroun du 18 janvier 1996, deux langues officielles d’ égale valeur du pays. Cela sous-entend que tout camerounais devrait utiliser, sans difficulté, ces deux langues au quotidien.
Mais 60 ans après la réunification, le constat est que ces deux langues demeurent un mythe dans la plupart dans le secteurs d’activités du pays pour de nombreux locuteurs camerounais. Cette situation est perceptible dans le secteur éducatif où rendements et performances scolaires dans ces deux langues sont en net décalage avec la pratique sociale. En effet, l’enseignement de l’anglais aussi bien dans le sous-système éducatif francophone (EFL) que dans le sous-système éducatif anglophone (ESL), tout comme celui du français dans le sous système éducatif anglophone (FLE) voire du (FLS) dans le sous-système francophone restent encore des terreaux qui demande des examens minutieux. Les pourcentages de réussite lors des évaluations séquentielles voire certificatives dans l’une ou l’autre de ces matières laisse un goût amer aussi bien dans la bouche des professionnels de l’éducation que des apprenants. Cette situation est une véritable entrave à l’éclosion du bilinguisme au Cameroun.
Ce constat justifie l’ASEBIC dans sa démarche d’organiser une plateforme de réflexion à l’effet d’identifier et de relever les causes du problème en vue de proposer quelques pistes de solution.
Lors de ce colloque, la question de l’éducation au bilinguisme et de l’enseignement bilingue avec ses implications pédagogiques sera abordée des points de vue théoriques et applicatives au regard du contexte institutionnel camerounais.
Les thèmes de réflexion proposés sont les suivants
1-L’ état des lieux de l’enseignement des langues officielles dans nos écoles : quel regard 50 ans après ?
2- Education au bilinguisme, enseignement bilingue: quel contenu d’enseignement dans chacune des deux langues dans un cadre curriculaire blingue ?
3-Approche par les Compétences et l’éducation au bilinguisme : situations de vie améliorées ou en cours d’amélioration ?
4-Quelle évaluation des outils pédagogiques disponibles en ce qui concerne l’enseignement du French et de l’anglais ou du couple catégoriel Français-English? Comment pourraient-ils être actualisés, améliorés et contextualisés dans les régions dans la perspective d’une mise à l’échelle nationale d’ expérimentation d’un enseignement bilingue de qualité?
5-Comment évaluer les acquis des apprenants dans une perspective bilingue, en exploitant le transfert des compétences du français à l’anglais et réciproquement?
6- Qu’en est-il du bilinguisme dans les disciplines dites non linguistiques ? quelles sont les connaissances et compétences linguistiques mobilisées en anglais et en français lors des apprentissages des savoirs dans le domaine des mathématiques, des sciences de l’histoire. etc. ? Le jeu bilingue est-il effectif ?
7- Quelle formation supplémentaire apporter aux enseignants, à leurs formateurs et à leurs encadreurs pédagogiques ? Comment concevoir les supports nécessaires pour leur permettre en autoformation de développer une capacité à concevoir et évaluer eux-mêmes des démarches adéquates d’enseignement des langues officielles.
L’appel à communication lancé il y a 2 mois environ s’adressait aux enseignants et chercheurs en sciences du langage, sciences de l’éducation ( notamment en didactique des langues) psychologie aux personnels d’encadrement des Ministères de l’Education, en particulier ceux en charge de la formation des enseignants, concernés par la problématique de l’enseignement des langues officielles et /ou par ses implications pédagogiques.
Emmanuel MANGUELLE