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Le Cameroun en lutte contre les discours de haine dans les médias

Le Conseil national de la communication (CNC) a organisé des assises sur l’éradication des discours de haine dans les médias camerounais. Présidée par le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, représentant du Premier ministre, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de sensibilisation et de régulation face à un phénomène qui menace la cohésion nationale.

Sous le thème « Mécanismes d’éradication du discours de haine dans les médias au Cameroun », ces travaux ont réuni diverses personnalités, dont le révérend Père Pascal Biyiha Bassong, supérieur général de la Communauté missionnaire Saint-Paul du Cameroun. Ce dernier a annoncé son intention d’organiser une conférence et une caravane sur la paix, soulignant ainsi l’importance de l’engagement des leaders religieux et sociaux dans cette lutte.

Le président du CNC, Joseph Chebongkeng Kalabubse, a rappelé la responsabilité majeure des médias dans la construction d’une nation unie. Il a notamment évoqué le cas d’un sociologue et leader d’opinion camerounais récemment rappelé à l’ordre par l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) et la Commission nationale des droits de l’homme du Cameroun (CDHC). Ce dernier avait tenu des propos controversés sur un plateau de télévision, appelant à une réforme foncière qui pousserait chaque communauté à « rentrer chez elle », une déclaration jugée attentatoire au vivre-ensemble.

En ouvrant la cérémonie, René Emmanuel Sadi a souligné que cette initiative faisait suite à la communication gouvernementale du 17 mai dernier, qui alertait sur la montée inquiétante des discours haineux et du tribalisme dans l’espace public, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux. Selon lui, ce phénomène, loin d’être une spécificité camerounaise, représente une menace mondiale pour la paix sociale et la stabilité des États.

Le ministre a identifié plusieurs causes à cette recrudescence des discours de haine au Cameroun : Les tensions socio-économiques, où la précarité alimente des frustrations contre les élites ; Les rivalités politiques, où le débat se transforme en incitations à l’insurrection et en menaces ; Le repli identitaire, qui remet en cause le principe selon lequel chaque Camerounais est chez lui partout sur le territoire national.

Face à ces dangers, le gouvernement appelle les médias à jouer leur rôle de rempart contre la désinformation et les contenus toxiques, particulièrement auprès de la jeunesse. Le ministre a salué l’initiative du CNC et exhorté cette instance à user de ses prérogatives, allant des mises en garde aux sanctions, afin de garantir un traitement responsable de l’information.

Enfin, le gouvernement n’exclut pas un recours accru à la législation en vigueur, avec des poursuites judiciaires contre les auteurs de discours haineux. À travers ces assises, le Cameroun affirme sa détermination à combattre un phénomène qui, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait mettre en péril son unité et sa stabilité.

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