La Journée internationale des femmes a été célébrée de manière significative au Cameroun, avec un événement marquant organisé par l’ONAC (Ordre National des Architectes du Cameroun) à la Fondation Tandem Muna. Cette rencontre a mis en lumière les parcours exceptionnels de quatre femmes architectes, qui ont partagé leurs expériences de pionnières dans un domaine traditionnellement dominé par les hommes.
Ces architectes ont raconté la genèse de leur vocation, comment elles ont surmonté des obstacles liés à la discrimination, au scepticisme des hommes du secteur et à des défis administratifs. Leur témoignage a révélé l’importance de la détermination, de la passion et de l’abnégation pour réussir dans ce domaine. Anne-Marie Medou Evina a notamment souligné que, bien que le métier d’architecte ne soit pas aussi physique que celui des maçons ou charpentiers, il impose des sacrifices, en particulier pour les femmes qui doivent jongler avec la maternité et la gestion de la famille.
Le parcours de Laurence Ngosso, première femme architecte du Cameroun, est aussi inspirant. Elle a révélé comment son père l’a initiée à la construction en l’amenant sur les chantiers, une démarche qu’elle n’avait pas immédiatement comprise. Cependant, c’est un voyage au Nord Cameroun, où elle a découvert des modes de vie et des architectures différentes, qui a véritablement déclenché sa passion pour l’architecture.
L’événement a également abordé l’impact de la féminisation du métier, soulignant que les femmes apportent une perspective différente en mettant l’accent sur le bien-être humain et la durabilité, contrairement à certains hommes plus concentrés sur l’aspect technique ou monumental. Certaines architectes, comme Nicaise Chantal Abomo, ont même intégré le secteur administratif pour influencer positivement les décisions qui façonnent les villes et les politiques urbaines.
Les statistiques présentées durant la conférence révèlent une tendance mondiale : en France, les femmes représentent désormais 53 % des architectes, et en Côte d’Ivoire, elles constituent 25 % des architectes inscrits. Bien que le Cameroun ait encore moins de 15 % de femmes architectes, la tendance montre que de plus en plus de jeunes femmes s’intéressent à cette carrière, présageant un futur où elles occuperont une place de plus en plus importante dans le domaine.