GUMA ASPROCG (l’Association pour la Sauvegarde et la Promotion de la Culture Guidar) a mis les petits plats dans les grands du 18 au 20 décembre 2021, au cours de ce rendez-vous triennal qui célèbre et magnifie la mythique culture du peuple guidar.
Trois jours durant, Guider, chef-lieu du Mayo Louti, un département de la région du Nord, a vibré au rythme des chants patrimoniaux, expositions artisanales, contes et jeux de société. Après les remerciements d’usage à l’endroit du ministre des Arts et de la Culture parrain de l’événement, Le Dr Albert Doufissa, Président de GUMA ASPROCG, s’est appesanti particulièrement sur la jeunesse guidar. « Je voudrais saisir cette opportunité pour interpeller notre jeunesse, nos cadets, nos enfants sur l’importance qu’ils doivent accorder à la culture en général, aux efforts que déploie notre association GUMA ASPROCG à travers ses organes et ce cadre festif en particulier. Nous faisons notre part pour leur transmettre l’héritage de nos ancêtres afin qu’ils le fructifient. J’en appelle à nos chers enfants, chercheurs et enseignants dans les universités pour qu’ils mènent des études tout azimut sur les différents pans de la culture et l’histoire du peuple guidar ».
À la question du pourquoi de ce festival, Monglo Fabien, élite Guidar dira qu’il fallait bien trouver une plateforme pour sauvegarder l’héritage légué par les parents. « Un peuple qui n’a pas de culture est un peuple qui n’a pas d’âme. Il est donc question pour nous de préserver cet âme-là, et permettre que la culture guidar ne puisse disparaître, avec aujourd’hui l’agression des langues étrangères… »,dira-t-il. Même son de cloche pour Issa Garba festivalier : « Nous sommes à la recherche de nos valeurs, de nos racines qui étaient perdues, qui avaient pris un coup sérieux. Déjà nous qui avions la cinquantaine révolue, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas communiquer dans notre langue maternelle, à fortiori nos enfants. On s’est senti quelque peu coupable. Alors il fallait commencer quelque part. »
Au-delà de son aspect culturel, la rencontre revêt au fil des ans, les caractères d’ un véritable instrument de développement de l’action communautaire, cadrant avec les objectifs de paix et d’harmonie d’une culture héritière de la grande et millénaire civilisation égyptienne.
Emmanuel Manguelle