Le 10 mai dernier, au cœur feutré de la Maison Imbokodo à Yaoundé, l’association Bloom’l dévoilait un projet d’envergure : Bloom’ Leaders Challenge. Ce parcours de quatre mois s’adresse à trente figures féminines, conviées à une odyssée de renforcement personnel et d’initiation civique. Alternant ateliers intensifs, mentorat ajusté et accompagnement de proximité, l’initiative vise à nourrir des vocations citoyennes et à inscrire durablement la voix des femmes dans l’architecture des décisions publiques.
L’ouverture du programme fut honorée par la présence lumineuse de Son Excellence Ama Tutu Muna, ancienne ministre des Arts et de la Culture. Invitée principale, elle a livré un plaidoyer fervent en faveur d’une société où chaque citoyenne trouve sa place dans les rouages collectifs. Évoquant une démocratie élargie, elle a rappelé que la gouvernance ne saurait rester un domaine réservé, mais qu’elle appelle à une appropriation partagée, gage de mutation profonde.
S’exprimant dans une ambiance empreinte de chaleur, Madame Muna a revisité ses engagements sur le terrain, décrivant les semences jetées pour éveiller les femmes à la responsabilité publique. Dans son récit, des silhouettes autrefois effacées prennent aujourd’hui les rênes locales, preuve vivante d’un cheminement long mais fécond. Une dynamique qu’elle considère non comme un miracle, mais comme le fruit d’un travail opiniâtre et d’une foi transmise de proche en proche.
Avec une éloquence teintée de ferveur, elle a salué l’orchestration rigoureuse d’Antoinette Nyoung, fondatrice du programme. Loin des effets passagers, elle a insisté sur la profondeur des intentions, invitant les participantes à inscrire leur engagement dans le temps long. Selon elle, c’est dans la justesse des actes que se révèle l’impact véritable, bien au-delà des chiffres ou des titres.
Dans une envolée marquante, elle a fait résonner cette pensée : « Quand une femme entre en politique, elle change la politique ; quand elles sont nombreuses, c’est la politique qui se transforme. » Ce moment de grâce a aussi permis de saluer les contributions des figures institutionnelles présentes, dont la représentante du ministère en charge de la condition féminine, venues soutenir l’élan collectif.
En guise de clôture, l’oratrice a insisté sur l’impérieuse nécessité de partenariats durables. Selon elle, seuls des mécanismes précis, conçus pour évaluer et corriger, permettront de transformer l’essai en avancées mesurables. Elle voit en cette entreprise un écho à l’appel présidentiel en faveur d’un civisme accru, capable de relier la diaspora aux enjeux locaux.
Bloom’ Leaders Challenge incarne ainsi une promesse : celle d’un futur politique plus poreux aux réalités vécues. Grâce à l’élan de jeunes femmes résolues et au soutien de pionnières aguerries, ce programme ouvre une brèche dans les murs de l’exclusion, pour faire place à une gouvernance inspirée par l’écoute, la justice et la réconciliation des voix.