A l’Université catholique d’Afrique centrale, une page s’est écrite avec une plume rare : celle de l’Abbé Evouna, désormais Docteur en théologie. Sa thèse, consacrée à « La théologie de l’espérance chez Ignace d’Antioche », a été couronnée de la plus haute distinction académique : Summa cum laude, avec une note de 18 sur 20. Un exploit académique, un jalon dans l’histoire de cette institution.
Dans cette œuvre de 353 pages, l’auteur explore les strates profondes de la pensée ignacienne à travers la célèbre lettre adressée aux Éphésiens. Son ambition était d’ancrer l’espérance comme vertu cardinale au cœur de la foi contemporaine. Le texte du Père grec, choisi pour sa résonance singulière, devient alors un fil conducteur, un souffle ancien irradiant le présent avec force et clarté.
L’étude franchit les frontières disciplinaires, tissant des liens subtils entre théologie, histoire, morale, exégèse et traditions patristiques. Dans un paysage où les Pères latins dominent les recherches africaines, l’audace de ce parcours hellénisant étonne et inspire. Maîtrise de la langue, finesse du style, pertinence de l’analyse : chaque ligne respire rigueur et beauté, ouvrant des sentiers neufs à la pensée ecclésiale d’ici.
« Lorsque l’espérance s’efface, le monde se voile », confie-t-il, dans un souffle qui dépasse les pages. Face à l’inquiétude grandissante, Ignace d’Antioche apparaît comme un éclaireur. Son appel au dépassement, sa vision d’un Christ à la fois prière et action, devient une école de vie. Plus l’homme s’élève, plus son regard s’aiguise ; plus il comprend, mieux il agit — et dans ce mouvement, l’espérance cesse d’être un mot pour devenir chemin.