A l’initiative de l’association « Citoyen modèle-Diaspora modèle Cameroun », la diaspora camerounaise a animé une conférence sur le départ des jeunes Africains vers l’eldorado supposé qu’est l’Europe. Sans détour, ni tabou, les panelistes ont abordé la question en évoquant la fuite des cerveaux, la corruption, les inégalités sociales ou encore le poids des traditions. Cette rencontre saisissante, d’un grand réalisme, portée par la force des messages qu’elle véhicule, a une fois de plus été l’occasion de réitérer la nécessité de faire advenir une Afrique plus prospère, à même de garder sur son sol des jeunes productifs et engagés. « on n’éduque pas une génération qui ira mourir dans la Méditerranée ou affronter le désert, à la recherche d’une vie meilleure de l’autre côté de la rive », a lancé un conférencier.
Oui, la jeunesse veut rester, mais elle veut avant tout avoir une raison solide de rester et l’éducation de transformation non seulement de la pensée mais aussi de l’espace est nécessaire. Pour ce faire, il serait important que le système éducatif prépare la nouvelle génération à l’appropriation de son environnement, au travers de la connaissance de ses richesses tout en inculquant à celle-ci des savoirs et savoir-faire pour une meilleure gestion de ces biens. Une véritable aubaine à saisir ce d’autant plus que « L’Afrique est en train de se réformer, de s’ouvrir aux affaires, elle a représenté 30 % des réformes dans le monde en matière de commerce et de réglementation en 2016. D’énormes opportunités d’investissement et d’innovations vous attendent dans les secteurs de l’agriculture et l’agro-industrie à l’énergie, la santé, aux TIC, en passant par les infrastructures et les services financiers. » Précise un paneliste venu du Canada.
La migration qui désigne le phénomène « normal » de déplacement des personnes d’un point à un autre, connote malheureusement de nos jours à quelque chose de très négatif eu égard l’actualité macabre qui l’entoure. En effet, l’on ne peut oublier les images des milliers corps de femmes, hommes et enfants échoués sur les plages italiennes suite aux naufrages d’embarcations de fortune en provenance de l’Afrique du Nord ou du Golfe persique. En 2018, c’était le retour de plus de 3000 camerounais en provenance de l’enfer libyen qui faisait les choux gras de la presse. En 2021, c’est la vidéo d’une camerounaise agonisante dans le désert (elle mourra par la suite), qui fera le tour des réseaux sociaux et défraiera la chronique. Il y a quelques mois également, des camerounais étaient expulsés de la Guinée Equatoriale et 98 autres ayant choisi de quitter volontairement le pays voisin sont attendus dans les prochains. Ce sont autant de faits d’actualité qui ont motivé l’organisation.