Société savante de médecine légale et expertale du Cameroun – SMEC et le laboratoire de médecine légale de la Faculté de Médecine de Yaoundé ont organisé un atelier couplé à la Journée Scientifique portant sur les soins des survivants de violences sexuelles sur le plan clinique, psychosocial et aussi sur les mesures à prendre par les médecins contre les traumatismes indirects.
Agressions sexuelles et viols sont des urgences médicolégales et psychologiques. La prise en charge nécessite une bonne connaissance des lois régissant ce problème, des circonstances de l’agression, de leurs conséquences physiques et psychologiques, et du déroulement des procédures après dépôt de plainte. Le médecin ne doit jamais refuser de voir une victime d’agression sexuelle, il la fera accompagner auprès de spécialistes en gynécologie, pédiatrie, urologie, ou médecine légale. Des prélèvements à visée médicolégale, une description exacte des lésions corporelles et génitales recensées sera consignée sur un certificat médical. Le spécialiste mettra en route, si nécessaire, un traitement curatif et préventif. Mais le médecin généraliste reste le thérapeute bienveillant et il doit assurer le suivi des patientes.
Les violences sexuelles ont de graves conséquences sur la santé mentale des individus qui les subissent. Au niveau psychique, elles produisent une mutation radicale de la perception que les victimes ont d’elles-mêmes, dans la manière dont elles conçoivent leurs relations à leur environnement social immédiat et, plus largement, à la société dans son ensemble, ainsi que dans la façon dont elles appréhendent le passé, le présent et l’avenir. Elles laissent donc des traces durables au sens où le rapport à soi-même, aux événements et aux autres est modifié. Au niveau social, elles ont pour conséquence de corrompre l’identité sociale des victimes, de leur dérober leur valeur et de les disqualifier comme personne (elles acquièrent une réputation de femmes infidèles ou licencieuses). Elles induisent donc une modification des rapports sociaux au sein de la population et pervertissent la dynamique communautaire.