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Séminaire de renforcement des capacités des femmes de la coordination de luttes féministes du réseau CADTM Afrique : Plaidoyer pour une prise en compte des besoins spécifiques des femmes dans les projets de développement

La Coordination des Luttes Féministes du CADTM Afrique en partenariat avec la plateforme d’information et d’Action sur la Dette (PFIAD) a organisé un séminaire de renforcement des capacités des femmes de la Coordination et des membres de la société civile camerounaise composée des associations de femmes, de jeunes, pour le développement durable ainsi que les femmes de médias et les syndicats. Ce séminaire avait pour thème central « Femmes, leadership féminin, dettes, changements climatiques et extractivisme : enjeux et perspectives ». Ces thématiques ont suscité des échanges, des débats, des réflexions, des partages d’expériences qui ont conduit à l’adoption des résolutions et recommandations

Réunies á Yaoundé au Cameroun du 12 au 16 février 2024, 38 participantes venues du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la République Démocratique du Congo, du Congo Brazzaville, de la Côte d’lvoire, du Cameroun du Gabon, du Togo, du Sénégal et de la Belgique s’engagent à intensifier les actions, les campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation contre les facteurs de féminisation de la pauvreté en Afrique que sont les dettes, les changements climatiques et l’extractivisme. Ainsi, un Comité restreint pour finaliser et capitaliser les productions et les données récoltées par pays sur les thématiques du séminaire en vue d’une part de produire un article pour le diffuser sera mis en place. D’autre part, elles envisagent élaborer une note de plaidoyer qui recense les projets financés par la BAD par pays et qui fait ressortir les impacts négatifs de ces projets sur les conditions de vie des populations notamment les femmes et les filles. La promotion des innovations issues des femmes pour lutter contre toutes les formes d’injustices (sociales, environnementales, économiques, politiques etc.) qui impactent leurs conditions de vie, occupe une place prioritaire dans leurs actions.

Metougou Agnès

Membre de la coordination du CADTM-AFRIQUE et de la PFIAD

« A l’issue de ce séminaire de  renforcement de capacité de quatre jours, les femmes ont échangé sur les questions d’extratisme, de leadership féminin, de changements climatiques et de dettes, ainsi que les conséquences qui en découlent. Les  expériences partagées leur ont permis de capitaliser sur les bonnes pratiques qui leur permettront  de mieux élaborer leur plan stratégique pour les trois prochaines années. Il est urgent de relever que les emprunts financiers paradoxalement à leur philosophie ne sont pas bénéfiques aux femmes. Si l’on s’en tient par exemple au cas du barrage de Batchenga, il n’a pas résolu leurs problèmes, tout au contraire, elles ont été expropriées de leurs terres, subissent les effets du changement climatique qui perturbe le calendrier agricole, font face à d’importants problèmes de santés et sont dépourvues de  leur pouvoir économique. Les femmes se sont donc engagées à interpeller les pouvoirs publics pour une prise de conscience et se rendent disponibles à contribuer au  débat publique à toutes les strates décisionnelles. Pour cela, il y a une feuille de route qui a été élaborée au sortir de ce séminaire, elles vont d’abord se l’approprier, ensuite élaborer un canevas de mise en œuvre qui permettra d’aller vers les autorités, les informer des différents constats relevés sur le terrain, ensuite mener des actions de sensibilisation. Sur le plan opérationnel cette feuille de route fera objet d’un suivi-évaluation  au terme de deux années mis en œuvre ».

Etonde Mbella Marie-Noël Présidente  de l’antenne féminine du SYNAPARCAM

« Je suis ici pour défendre la cause des femmes qui sont vent debout contre la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm). Nous déplorons le fait que les conflits avec les communautés locales sont nombreux et ne cessent de s’amplifier avec l’accaparement des terres. Cette agroindustrie empiète sur leur « espace vital » en rapprochant davantage les palmiers des habitations. Beaucoup d’entre elles sont emprisonnées pour avoir volé les noix de la Socapalm  pour survivre. Oisives et incapables d’envoyer leurs progénitures à l’école, certaines sont à la merci de la prostitution, la drogue et des viols. Depuis 2014 que nous menons cette lutte, nous avons eu gain de cause sur plusieurs plans,  les militaires évitent désormais d’entrer dans nos maisons et leurs contrôles se limitent dans les palmeraies, la pollution de l’air et des eaux due à la production de l’usine de la Socapalm a considérablement diminué. Nous réclamons l’application claire et simple de la législation en matière d’espace vital ».

 

 

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