Sous l’éclat studieux des 26ᵉˢ Journées Scientifiques de la Société Camerounaise de Gastroentérologie, un thème grave et essentiel s’est imposé : Tumeurs digestives au Cameroun : état des lieux. Ce choix, porté par la plus ancienne société savante du pays et d’Afrique subsaharienne, témoigne de l’urgence d’un fléau qui s’étend, aussi bien à l’échelle mondiale qu’au cœur de la nation.
Les cancers digestifs, redoutables et insidieux, représentent 30 % de l’ensemble des cancers et figurent au quatrième rang des causes de mortalité. Au Cameroun, l’inquiétude grandit, car le cancer colorectal frappe de plus en plus de jeunes, parfois âgés de moins de 30 ans. Une menace sourde plane ainsi sur l’avenir, interrogeant autant la médecine que la société tout entière.
Dans cette lutte contre l’ombre, les spécialistes misent sur l’endoscopie interventionnelle, une technique mini-invasive qui allie la précision du regard médical à la douceur du geste. Grâce à l’imagerie avancée, elle permet de sonder les profondeurs du corps, de ponctionner les ganglions cachés, d’explorer le pancréas, les voies biliaires et les cavités secrètes nichées au contact de l’estomac.
L’espoir, cependant, ne repose pas que sur la théorie. Le 16 octobre 2024, à l’Hôpital Général de Yaoundé, une session pratique a réuni des gastroentérologues autour de douze patients. Là, dans l’intimité feutrée des salles d’examen, l’endoscopie a pris tout son sens : celui d’un combat mené sans relâche, où la science éclaire la nuit et où chaque avancée dessine un horizon plus lumineux.
Pr. Ankouane Andoulo, président de la Société camerounaise de gastroentérologie
Dr. Ombolo Fernand, résident d’hépato-gastro-enterologie
