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Une traversée culturelle : Valérie Haïda retrace vingt ans de mémoire Massa

Le 3 mai, dans la douceur vespérale de Yaoundé, l’Esplanade du Musée national s’est muée en écrin de mémoire et de transmission. C’est là qu’a été dévoilé L’Odyssée du Tokna Massana : Histoire – Itinéraire – Perspectives, un ouvrage publié chez Schabel, en présence du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou. Ce livre, tramé d’héritages et de récits pluriels, remonte le fil de vingt années d’un festival transfrontalier consacré à l’expression artistique et à l’identité d’un peuple.

Sous la plume délicate de Valérie Haïda, journaliste aguerrie et traductrice de formation, le récit embrasse les prémices, les passages successifs et les promesses à venir du Festival international des arts et de la culture Massa, né en 2003. Depuis les rives du Logone, entre Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad, l’événement a pris de l’ampleur, devenant ancrage culturel et passerelle entre des communautés unies par une mémoire commune, une langue, des coutumes partagées.

Doctorante en sciences de l’information et de la communication, formée à la traduction, aux relations internationales et à la médiation pacifique, l’auteure s’inscrit ici dans une démarche de transmission. À travers cet ouvrage, elle ravive les instants forts des neuf éditions du Tokna Massana, esquissant l’élan des danses, les voix initiatiques, les gestes rituels — autant de fragments d’une culture vibrante qu’elle destine à la postérité.

La préface, signée du professeur Jean Pahaï, engage une réflexion dense, entre remémoration et devenir. L’ouvrage révèle les assises du festival, les obstacles franchis, les figures fondatrices et les espérances en germe. Plus qu’un récit rétrospectif, il interroge la dynamique collective, la nécessité du dialogue, la puissance de la mémoire comme levier de reconstruction et d’affirmation.

En confiant ce témoignage à la jeunesse et aux héritiers de demain, Valérie Haïda érige une passerelle intergénérationnelle. Elle appelle à la continuité, à l’éveil, à la célébration d’un legs partagé. Ainsi s’élève L’Odyssée du Tokna Massana, telle une invocation brodée d’avenir, un chant incrusté dans les artères d’un peuple qui, envers et contre tout, continue de danser.

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