L’Intelligent School for Wisdom in Africa (ISWA) a tenu son assemblée générale le 23 janvier 2025 à l’Université Agricole de Management des Métiers de la Production (UAMMP). Cette rencontre a rassemblé médias, représentants institutionnels et acteurs de l’éducation autour d’un double objectif : évaluer les avancées de la phase 2022-2025 et préparer la conférence internationale sur le financement de l’ingénierie et de l’entrepreneuriat intégral.
L’un des points majeurs de cette session a été de rassurer les partenaires quant à la conformité du projet aux lois et règlements de la République du Cameroun. Porté par l’Association Internationale Jeunesse en Marche pour le Développement, reconnue à la fois sur le plan national et international, ce projet se veut un levier de transformation du paysage éducatif camerounais. L’assemblée a également permis d’examiner les rapports produits par les établissements impliqués et de faire le point sur la mobilisation des fonds nécessaires à sa mise en œuvre. Un fonds d’appui au développement de l’ingénierie et de l’entrepreneuriat a ainsi été créé afin d’assurer une gestion transparente des financements et un suivi rigoureux des ressources.
L’école camerounaise peine à répondre aux exigences du marché du travail. L’inadéquation entre les compétences enseignées et les besoins économiques freine l’employabilité des jeunes diplômés, souvent qualifiés sur le papier mais insuffisamment préparés aux réalités professionnelles. Ce déficit est particulièrement flagrant dans le domaine de l’ingénierie. Selon Kengne Notong Jules Léa, ingénieur pédagogique et coordonnateur général de l’UAMMP, les normes internationales exigent un minimum de 11 860 heures de pratique, alors qu’un étudiant camerounais en génie n’en cumule rarement plus de 3 000 au cours de son cursus. Ce retard place les diplômés locaux en situation de désavantage concurrentiel face aux ingénieurs chinois ou indiens, dont la formation scientifique et technique débute dès la maternelle.
Face à cette problématique, l’ISWA propose un modèle éducatif novateur, fondé sur l’Approche par Compétences (APC) option métiers. Inspiré des réussites asiatiques, ce dispositif intègre un apprentissage technique et professionnel dès le plus jeune âge, avec une emphase sur l’agriculture, la technologie et la finance. L’objectif est d’adapter la formation aux besoins du développement national, en cohérence avec la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND30).
L’expérimentation de l’APC option métiers a débuté en 2013, ciblant d’abord l’enseignement supérieur et la formation professionnelle. Forts des résultats encourageants de cette première phase, les acteurs du projet envisagent désormais une réforme plus ambitieuse : introduire les sciences et l’ingénierie dès l’école maternelle.
L’ISWA plaide pour un engagement massif en faveur de l’éducation, à l’instar des nations ayant réussi leur transition économique. Investir 20 % du PIB dans l’éducation, à l’image de la Chine, apparaît comme une nécessité pour hisser le Cameroun au rang des économies dynamiques. Cette transformation ne pourra se faire sans une coopération étroite entre les institutions, les parents et les acteurs économiques.
L’assemblée générale de l’ISWA s’inscrit ainsi dans la continuité des résolutions prises par son conseil d’administration. Elle marque une étape clé dans ce projet avec l’ambition d’offrir aux générations futures un enseignement adapté aux réalités du monde moderne. Comme le rappelait Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » En amorçant cette réforme en profondeur, le Cameroun peut non seulement améliorer l’avenir de sa jeunesse, mais aussi renforcer sa compétitivité sur la scène internationale.