Le Cameroun affiche clairement son ambition de réaffirmer sa souveraineté énergétique. C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet PARRAS, Plan d’accélération de la reprise du raffinage à la Sonara. Ce vaste programme vise à remettre en activité la raffinerie nationale, partiellement à l’arrêt depuis l’incendie survenu en mai 2019. À travers un roadshow bancaire organisé récemment à Douala, l’État, via la Sonara, cherche à mobiliser les financements nécessaires pour concrétiser cette relance.
Au-delà de la simple reprise industrielle, le projet PARRAS véhicule une vision économique claire : réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations de produits pétroliers, stimuler la chaîne de valeur locale et repositionner la Sonara comme acteur stratégique du développement national. Il s’agit d’un levier essentiel pour renforcer la résilience du tissu productif et soutenir la croissance.
Sur le plan financier, l’initiative requiert la mobilisation de ressources importantes, évaluées à plusieurs centaines de milliards de francs CFA. C’est pourquoi l’État entend associer banques commerciales, institutions régionales et partenaires techniques afin de bâtir un montage financier solide. Si cette opération réussit, elle permettra non seulement de relancer le raffinage, mais aussi d’améliorer la balance commerciale en réduisant les sorties de devises liées aux importations d’hydrocarbures.
Enfin, au-delà de ses implications économiques, le projet PARRAS incarne un enjeu de souveraineté. Dans un contexte mondial marqué par les tensions énergétiques, disposer d’une capacité nationale de raffinage devient une nécessité stratégique. Le Cameroun semble donc avoir trouvé, à travers ce projet, une occasion de renforcer son autonomie énergétique, à condition qu’il soit conduit avec rigueur, transparence et vision industrielle.