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PARRAS24 : Relancer le raffinage national en 24 mois

Douala a récemment accueilli un roadshow bancaire consacré à la mobilisation des ressources pour le projet PARRAS24, un plan ambitieux de reprise du raffinage national en deux ans. Entretien avec un responsable de la raffinerie nationale, qui détaille les contours de ce projet stratégique.


Un plan de relance clair et structuré

Q : Qu’est-ce que le projet PARRAS24, concrètement ?
R : PARRAS24  est un plan d’accélération de la reprise du raffinage sur 24 mois. Bien que nous ayons maintenu une activité de trading pétrolier, l’objectif est de revenir à notre cœur de métier : le raffinage. Cet acronyme incarne notre vision de relance, portée par la direction générale, et prouve que l’entreprise reste active et mobilisée.

« PARRAS24  traduit notre volonté de revenir à notre cœur de métier : le raffinage. »


Une entreprise qui n’a jamais cessé de bouger

Q : Depuis 2019, l’entreprise a connu de lourds défis…
R : Oui. Le 31 mai 2019 a été une date sombre pour nous. Mais grâce au soutien des autorités, nous avons pu préserver les emplois et reconvertir certaines installations pour assurer le trading pétrolier, en attendant la réhabilitation complète du site. Cela a permis de maintenir une activité économique dans la région du Sud-Ouest.


Un rôle clé dans l’approvisionnement national

Q : Comment s’articule votre rôle dans la logistique pétrolière actuelle ?
R : Aujourd’hui, le système d’approvisionnement du Cameroun dépend en grande partie de nos capacités de stockage. Grâce au cabotage, nous alimentons les dépôts de la SCDP depuis Limbe jusqu’à Douala, tout en approvisionnant les régions de l’Ouest via Bafoussam.

Nous envisageons également de convertir certaines cuves de brut en stockage de produits finis — notamment le gasoil et le super — afin de renforcer la complémentarité avec la SCDP.

« Nous sommes complémentaires de la SCDP dans l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. »


Retrouver la pleine capacité de raffinage

Q : Que prévoit le plan PARRAS24 en termes de production ?
R : Le plan approuvé en août dernier vise à retrouver une capacité de raffinage de 3,5 millions de tonnes par an, soit notre niveau d’avant l’incendie. Les besoins nationaux, estimés entre 1,9 et 2 millions de tonnes, seraient donc totalement couverts par la raffinerie nationale.

Des études de marché portant sur la période 2025-2050 confirment la pertinence de cette trajectoire. Notre mission est claire : fournir au pays tous les produits et toutes les qualités nécessaires, une fois la pleine capacité retrouvée.


Des bases techniques solides

Q : Certains doutent du délai de 24 mois. Est-il réaliste ?
R : Tout à fait. Une évaluation préliminaire menée par un cabinet international a montré que près de 75 % des équipements sont récupérables, 8 % à remplacer et 17 % nécessitent une inspection approfondie. Sur cette base, la relance du raffinage en 24 mois est techniquement faisable.

« Les études techniques confirment la faisabilité d’une relance complète en deux ans. »


Mobiliser les partenaires financiers

Q : Le roadshow de Douala avait donc pour but de trouver des financements ?
R : Exactement. Après des rencontres régionales dans le Sud-Ouest, nous avons tenu à Douala un plaidoyer auprès des banques et investisseurs. L’accueil a été très positif : les acteurs financiers ont manifesté leur intérêt pour participer au projet.

C’est un effort collectif et national, qui appelle la mobilisation de tous les partenaires.


Une dette mieux maîtrisée

Q : La question du passif financier demeure sensible. Où en est la dette ?
R : Les pouvoirs publics ont joué un rôle décisif dans la restructuration de la dette grâce à la Ligne 29 hydrocarbures. Ce mécanisme, alimenté par 47,8 francs CFA par litre de carburant consommé, permet de réduire progressivement le passif.

En 2021, la dette avoisinait 700 milliards de francs CFA ; aujourd’hui, la moitié a été restructurée. Le dispositif, piloté par le ministère des Finances via un compte séquestre à la BEAC, fonctionne sans défaut de paiement depuis quatre ans.


Des perspectives positives

Q : Peut-on dire que les voyants sont au vert ?
R : Oui. La restructuration financière est un pilier du redressement global de l’entreprise. Grâce à ce mécanisme, les banques reviennent progressivement, preuve d’une confiance retrouvée. Avec le soutien continu des autorités, nous sommes convaincus que la relance du raffinage national est en marche.

« Les voyants sont au vert. La confiance revient, et la dynamique de relance est bien engagée. »


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