Il s’agit de la soignante kényane nommée Anna Qabale Duba. Elle a remporté le Aster Guardian Global Nursing Award à Dubaï, le jeudi 12 mai, journée internationale des infirmières. Un sacre n’est pas anodin, dans un secteur sanitaire continental régulièrement montré du doigt pour la faiblesse de ses budgets ou l’adynamie de ses soignants.
Un « shoot » de fierté panafricaine, qui rame à contre courant du tapage médiatique sur les crises alimentaires et violences terroristes. Déjà lauréate du Global Citizens’ People’s Choice Award à New York en 2019, Anna Qabale Duba n’est pas seulement une praticienne adroite et/ou pointilleuse. Âgée seulement de 31 ans, la Kényane Anna Qabale Duba, originaire du district de Marsabit, a remporté la récompense suprême, au niveau mondial, dans sa catégorie professionnelle. La titulaire d’une maîtrise en épidémiologie se démarque par un engagement de longue date dans la lutte contre les mariages précoces, les mutilations génitales féminines –pourtant illégales au Kenya– et autres dérives du patriarcat. Elle a elle-même subi l’excision à l’âge de 12 ans et échappé au mariage forcé à l’âge de 14 ans. Un prix doté de 250 000 dollars que la meilleure infirmière du monde a bien l’intention d’utiliser dans l’amélioration de ses actions déjà saluées, notamment au sein de la fondation Qabale Duba visant à donner des moyens d’action aux jeunes filles et aux mères.
Adepte de l’éducation sexuelle pour enfants et adultes, elle intervient dans l’hôpital central de son comté du nord du pays, dans sa communauté pastorale et dans une école du village de Torbi, la Torbi Pioneer Academy, qui fait, dans ses cours d’alphabétisation, la part belle aux actions de prévention ou à l’initiation à l’usage et la fabrication de serviettes hygiéniques.
Emmanuel MANGUELLE