Pour sa onzième édition, le festival du court métrage académique d’Afrique centrale revient à Yaoundé, du 23 au 26 avril 2025, porté par une impulsion nouvelle. Après une décennie d’existence célébrée avec ferveur, FIRST SHORT entre dans une phase de mutation, en épousant les contours mouvants du numérique. Cette année, le festival s’ouvre pleinement à l’univers en expansion des web séries, reflet d’une création contemporaine plus libre, plus connectée, plus urgente aussi.
Les plateformes numériques, longtemps perçues comme des marges, deviennent aujourd’hui le théâtre des imaginaires. Elles accueillent les voix que les circuits traditionnels avaient reléguées dans l’ombre. Là où hier s’élevaient les barrières de l’inaccessibilité — infrastructures manquantes, financements rares, absence de relais — surgissent aujourd’hui des fenêtres ouvertes sur le monde. L’an dernier, une première section dédiée aux web séries avait posé les jalons d’un dialogue nouveau. L’enthousiasme qu’elle a suscité, autant chez les créateurs que chez le public, a légitimé sa pérennisation.
Cette nouvelle édition s’inscrit dans la continuité tout en élargissant l’horizon. Des échanges nourris avec des figures majeures du domaine – réalisateurs, producteurs, comédiens – viendront éclairer les chemins à emprunter pour les étudiants et jeunes professionnels des écoles spécialisées. Une formation scénaristique, pensée comme un laboratoire créatif, réunira quinze esprits sélectionnés pour rêver ensemble une œuvre originale. Celle-ci sera révélée au public lors de la prochaine édition, symbole d’un processus collectif et exigeant.
L’ambition est double : garantir la qualité artistique tout en respectant les étapes d’un circuit de diffusion structuré, allant du web aux chaînes traditionnelles. Cette dynamique vise à consolider l’écosystème local, tout en l’ouvrant aux regards d’ailleurs. Le cinéma belge, fidèle complice, sera de nouveau mis à l’honneur à travers une sélection portée par les instituts partenaires. De nouvelles passerelles culturelles viendront densifier les échanges.
Trois fictions courtes, initiées grâce au soutien de Canal+, entreront dans leur phase finale de développement, accompagnées par des ateliers techniques. Deux rencontres supplémentaires jalonneront le programme, tandis qu’un quiz artistique viendra, avec légèreté, éprouver les connaissances des élèves en herbe. Le 26 avril, la cérémonie de clôture sacrera onze lauréats dans des catégories qui dessinent la richesse du panorama cinématographique.
L’objectif fondateur du festival demeure inchangé : faire de FIRST SHORT une fabrique de talents, un lieu d’apprentissage exigeant et un tremplin vers le monde professionnel. Plus encore, il s’agit de promouvoir des pratiques de réalisation actuelles, d’encourager la circulation des œuvres par des voies nouvelles, et de faire émerger une parole jeune, libre, diverse.
Le festival entend aussi accompagner les porteurs de projets culturels, renforcer l’excellence académique, soutenir l’accès des femmes aux métiers du septième art et bâtir des réseaux solides de diffusion. À travers une programmation ouverte au monde, FIRST SHORT affirme sa place dans le paysage artistique régional et appelle, avec constance, l’appui des institutions pour ancrer durablement cette dynamique.
Enfin, plusieurs prix viendront célébrer l’audace et l’engagement : meilleure fiction, documentaire marquant, interprétation remarquable, scénario original, web série prometteuse, œuvre étrangère, production indépendante… Un prix spécial du jury récompensera un geste singulier, une vision hors cadre. Et un hommage ultime saluera une trajectoire exceptionnelle, celle d’un artisan du rêve, architecte discret du cinéma africain de demain.
Réaction 🎙
Cesaire Moute, promoteur du festival
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