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LE CLUB DE LECTURE  »15 PAGES PAR JOUR » : ENTRE HERITAGE ET NATURE

Le samedi 10 mai 2025 a vu le Centre de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) de Yaoundé au Cameroun accueillir un café littéraire autour de Saara, roman de Beyrouk, l’auteur mauritanien lauréat du Prix Les Afriques 2023 décerné par La CENE Littéraire, association qui a offert dix exemplaires distribués gratuitement aux membres du club de lecture  »15 PAGES PAR JOUR ». Cette rencontre a été organisée par ACOLITT (Association de Consulting Littéraire), tutrice dudit club de lecture.

Sous le thème Héritage et Nature, les lecteurs du club se sont retrouvés pour un échange mené pour l’occasion par l’analyste littéraire Ray ‘‘The Ghost’’ NDEBI.

Saara, le roman

Une structure à trois voix dans laquelle Saara, Le Cheikh et Le mendiant vont faire vivre au lecteur des conditions de vie extrêmes où l’épanouissement de chacun est entravé par un parent qui aura prévu l’avenir autrement. La misère et le handicap sont exposés dans des circonstances impitoyables qui mettent à l’épreuve autant les personnages qui les subissent, que le lecture qu’ils éprouvent. La nature humaine est révélée dans un contexte où le manque de solidarité et d’empathie, dans la majorité du texte, entourent des malheurs, des préjugés, des quêtes, des accusations et surtout un fort besoin de reconsidérer l’éducation et les attentes, entre regard des autres, foi et traditions.

Les expériences de lecture

Autour de Ray  »The Ghost » NDÉBI et Pauline M.N. ONGONO (présidente de ACOLITT), Célestine, Laetitia, Raphaël, Pamela, Stéphane, Marie-Bertille ont partagé leurs lectures en se basant sur le thème cité plus haut.

L’héritage de la langue et de l’expression a ouvert les échanges, vu la richesse et la diversité de l’écriture proposées par l’auteur dans les divers contextes où son intrigue se déploie ; ils ont exposé sur leur agréable surprise d’avoir appris des mots nouveaux et aussi d’autres applications de mots qu’ils connaissaient déjà. Puis, en s’appuyant surtout sur Jid, l’enfant mendiant né d’une mère mendiante abusée, la question de la nature profonde des humains est soulevée. Entre l’éducation que Le Mendiant reçoit de sa mère et son besoin de se construire une vie autre que la mendicité dans une société qui le rejette pour sa condition, un futur gai ne semble pas au rendez-vous.

Alors que les débats évoluent et que les argumentaires se construisent un peu mieux autour des diverses circonstances que traversent les personnages, l’on découvre des interrogations nées au fil de l’intrigue. Mille questions jaillissent, dont l’une qui est revenue chez tous les lecteurs : Pourquoi l’auteur ne laisse-t-il au handicap, par exemple, aucune  chance de s’épanouir ? S’il est vrai qu’un personnage arrive à se mouvoir chez lui sans canne et vaquer à ses occupations sans se tromper, la tristesse et le malheur, comme chez la mendiante sourde, muette et sans visage, demeurent la finalité.

Au jeu des notes, l’ensemble a donné une note supérieure à la moyenne. A l’ère du vivre-ensemble et de la promotion des tolérance et solidarité, les lecteurs n’ont pas relevé suffisamment d’indices d’espoir dans ce sens. Et s’ils émettent des réserves quant à l’intention de l’auteur qui offre des personnages accablés jusque dans les recoins reculés de leurs misères, ils restent attentifs au rôle de l’écrivain et à l’importance du roman dans la construction des consciences pour un monde épanoui et plein d’espoir. Sans rechercher le happy end, ils ont plaidé pour de l’espoir.

L’instant, qui a duré deux heures, a permis de relever l’intérêt prononcé de la jeunesse pour le Livre et la lecture, et sa passion qui s’exprime librement par des approches qui procèdent par questionnements, en se basant sur la société qu’elle essaie de transformer afin qu’elle réponde aux exigences qui fondent ses rêves et ses ambitions. 

Pauline Ongono 

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