Le 27 novembre 2024, l’Organisation Interprofessionnelle pour le Développement de l’Aquaculture au Cameroun (OIDAC) a été officiellement créée à Yaoundé, lors d’une assemblée générale constitutive supervisée par le ministère en charge de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia). Cette nouvelle organisation réunit les producteurs, équipementiers, transformateurs et distributeurs, dans le but de promouvoir le développement de la chaîne de valeur aquacole au Cameroun et de défendre les intérêts de ses membres. Le Cameroun fait face à une faible production nationale de poissons, ce qui oblige le pays à importer environ 200 000 tonnes de poissons par an, pour un coût annuel de 170 milliards de FCFA. Selon les autorités, l’insuffisance de structuration du secteur, la mauvaise qualité des infrastructures et l’accès limité aux intrants de qualité sont des obstacles majeurs à l’essor de cette filière. Cependant, la présidente du bureau exécutif nouvellement élue, Jeanne Etoundi, est convaincue que le pays possède un fort potentiel pour améliorer sa production et couvrir la demande nationale tout en générant des excédents pour l’exportation. Le Cameroun dispose en effet de vastes ressources en eau, offrant des opportunités tant pour la pêche que pour L’aquaculture. Sous le signe du « Challenge », Jeanne Etoundi place son mandat sur la modernisation de l’aquaculture, notamment par le transfert de technologies. Elle considère que la sortie de la production artisanale reste l’une des priorités majeures de l’OIDAC. Elle annonce également l’objectif ambitieux de réduire les importations de poissons de 50 % à moyen terme, une cible qu’elle juge réalisable, compte tenu des efforts déjà fournis. En effet, grâce à la débrouillardise locale, les importations ont déjà été réduites de 30 %, ce qui constitue un signe encourageant de progrès. Jeanne Etoundi se réjouit par ailleurs de l’implication de l’État, qui œuvre dans le cadre de la politique d’import-substitution visant à valoriser la production locale. Elle rappelle les initiatives de 2019, où le Premier ministre avait instruit le Minepia de mettre en place des mesures pour réduire l’importation des poissons. Le budget de 2021 a permis d’exonérer les producteurs des taxes douanières sur l’importation d’équipements aquacoles et de réduire les quotas d’importation de poissons devant être produits localement. L’aquaculture bénéficie également du soutien du Projet de Promotion de l’Entreprenariat Aquacole (PPEA), qui vise à faciliter l’accès des aquaculteurs à des technologies appropriées pour la production, la transformation et la conservation des produits aquatiques. Le PPEA ouvre également la voie à un meilleur accès aux marchés d’intrants et de produits aquacoles. Ainsi, avec l’OIDAC, le Cameroun se lance dans un nouvel élan pour développer son secteur aquacole, relever les défis actuels et assurer une production locale suffisante pour nourrir la population tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des importations.