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Conférence-débat de l’ASVADET : Briser les barrières, ouvrir les portes de l’industrie aux filles

Sous les hautes voûtes de la connaissance, un plaidoyer a résonné le 5 mars 2025 dans les locaux de la représentation régionale de l’Association pour la Valorisation et le Développement de l’Enseignement Technique au Cameroun (ASVADET), à Abang-Nkongoa. Réunissant experts, enseignants et jeunes filles en quête d’un avenir affranchi des carcans, la conférence-débat portait sur un enjeu majeur : « Faible engouement de la jeune fille pour les études technologiques : causes et conséquences – état des lieux et analyses à la lumière de l’ODD5 ».

Dans un monde où les rouages de l’industrie tournent encore trop souvent sans elles, les participantes ont exploré les obstacles freinant l’accès des filles aux formations techniques et industrielles. Sous le patronage du Délégué d’arrondissement du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, des figures inspirantes – ingénieures, enseignantes et spécialistes de l’orientation professionnelle – ont partagé leur expérience, tissant des récits d’audace et de persévérance.

L’objectif de cette rencontre était limpide : dessiner les contours d’un avenir plus égalitaire, où les jeunes filles auraient toute leur place dans les métiers techniques. À l’horizon 2030, l’ambition est d’atteindre une parité entre filles et garçons dans ces filières, en brisant les stéréotypes et en renforçant l’accompagnement éducatif. Les discussions ont mis en lumière les causes profondes de la réticence des filles à embrasser ces carrières : préjugés persistants, manque de modèles féminins, ou encore une orientation scolaire souvent biaisée.

Cette initiative s’inscrivait dans le cadre des célébrations de la 40ᵉ édition de la Journée Internationale de la Femme (JIF), sous le thème évocateur : « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Plus qu’un slogan, ces mots résonnent comme un appel à l’action, notamment dans le domaine de l’éducation, où l’égalité reste une lointaine promesse.

Les chiffres, implacables, témoignent de l’ampleur du défi. En 2022, moins de 10 % des élèves inscrits en formation professionnelle dans les secteurs du bâtiment, de l’énergie et de l’agro-industrie étaient des filles. Dans l’enseignement supérieur, elles représentaient moins de 40 % des effectifs en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM), et encore moins dans les filières industrielles. Un déséquilibre qui, enraciné dans les mentalités, entrave l’atteinte de l’ODD5, consacré à l’égalité des sexes.

Mais dans l’enceinte de la conférence, l’espoir a pris la parole. Parmi les pistes d’action évoquées, l’importance des campagnes de sensibilisation dès le secondaire, la refonte de l’orientation scolaire et le développement de passerelles entre les établissements de formation et les entreprises industrielles ont été soulignés. L’engagement des parents et des enseignants a également été identifié comme un levier puissant pour déconstruire les clichés et encourager les filles à embrasser ces disciplines.

Au terme des échanges, une certitude a émergé : la transformation ne viendra pas seule, elle nécessitera une mobilisation collective. L’ASVADET, fidèle à son engagement, a réaffirmé sa détermination à porter ce combat, afin que les murs invisibles qui entravent encore les ambitions des jeunes filles cèdent enfin sous la force du changement. Les recommandations issues de cette conférence traceront la voie d’un plaidoyer fort auprès des décideurs, dans l’espoir que demain, les mains des filles façonnent aussi l’avenir industriel du Cameroun.

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