La Concorde Actu

Toute l'actualité du Cameroun

Cameroun-Symposium international sur l’entrepreneuriat social pour le developpement durable : Nkafu Policy Institute présente les enjeux et défis de l’incubation d’entreprises comme levier d’émergence d’un écosystème entrepreneurial innovant et compétitif

À l’heure où les États peinent à relever les défis que la région connaît (agriculture, énergie, développement durable, santé, eau et assainissement…), une poignée d’hommes et de femmes créent des entreprises avec un état d’esprit original. Leur principal objectif : résoudre les problèmes auxquels sont confrontés leur communauté et améliorer leur qualité de vie par la création d’entreprises responsables et économiquement viables. Sujet interessant pour think-tank qui y a mené une étude dont les résultats ont été présenté au cours du symposium organisé le 26 Août à Yaoundé.

Les Objectifs de développement durable ont succédé il y a peu, aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont le but premier était de lutter contre l’extrême pauvreté et d’assurer le travail décent pour tous à l’horizon 2015. Les résultats mitigés des OMD ont-t-il contribué au renforcement de la prise de conscience de la nécessité d’un développement à visage humain ? Tout porte à le faire croire. En effet, la mobilisation autour de la COP 21 tenue en décembre 2015 à Paris aura été un grand concert de rappel, s’il en était encore besoin, de la nécessité d’un développement qui assure l’épanouissement total de l’homme d’aujourd’hui sans hypothéquer le devenir de l’humanité. Un enjeu auquel l’entreprise traditionnelle, capitalistique, n’a pas su répondre. Et l’entreprise sociale a souvent été présentée comme la forme d’entreprise susceptible de permettre d’atteindre cet objectif.

C’est l’entreprise à visage humain, celle qui vise moins à accumuler le capital à tout prix et par tous les moyens, qu’à sauver l’homme de la misère, des vicissitudes de son environnement humain et physique.Si le projet d’entreprise sociale diffère légèrement de celui de l’entreprise classique, sa grande originalité découle du fait que, le business model est inversé.Ici, la finalité sociale dépasse la finalité économique, l’entreprise va créer de l’argent mais celui-ci est mis au service d’une cause. Néanmoins, les conditions de création sont quasiment les mêmes, elles nécessitent donc la réalisation d’une bonne étude de marché, suivie de l’établissement d’un plan d’affaire, la recherche des financements et enfin le choix de la forme juridique de l’entreprise.

  Pourtant, face aux réalités que tout entrepreneur africain connaît bien, les barrières paraissent infranchissables à de nombreux jeunes qui souhaitent entreprendre pour l’intérêt commun.

La question des fonds est l’une des principales interrogations pour tout jeune entrepreneur : comment prouver à des investisseurs que son projet est viable malgré sa jeunesse et son manque d’expérience ? Alors que les banques présentent des taux d’emprunt qui sont ceux de l’usure, que les aides des États ne sont pas légions et que le crowdfunding ne donne pas encore de résultats pleinement satisfaisants, il n’existe que peu de possibilités pour ces jeunes en soif de création. D’où la prolifération des incubateurs d’entreprises qui peuvent aussi aider à la croissance de ces jeunes pousses prometteuses dont l’avenir de l’Afrique dépend en partie. C’est dans ce contexte que depuis septembre 2022, le Nkafu Policy Institute le Think-tank de la Fondation Denis et Lenora Foretia au Cameroun en partenariat avec des organisations au Ghana  (Innohub Ltd) et au Burkina Faso (Burkina Business Incubator), met en œuvre un projet sur 2 ans. Celui-ci intitulé « entrepreneuriat social pour le développement durable en Afrique subsaharienne : Leçons tirées de l’incubation d’entreprises au Cameroun, au Burkina Faso et au Ghana » est financé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI). L’ objectif principal de ce projet est de cartographier les pratiques d’incubation d’entreprises dans les pays sélectionnés et de voir comment elles contribuent aux Objectifs de développement durable (ODD 4, 5, 8, 9 et 13) ainsi qu’à la promotion de l’entrepreneuriat social. Des resultats de l’étude présenté par Dr.Jean Cédric Kouam il en ressort entre autres que :  Sur 73 structures d’accompagnement répertoriées au Cameroun, seules 20% ont un agrément, 22% jouent le rôle de conseils financiers contre 35 % au Ghana et 29% au Burkina Faso.L’ effet induit c’est que 80% des entreprises en Afrique meurt avant l’âge de 05 ans faute d’une accompagnement conforme. D’où l’urgence d’un cadre fiscal et reglémentaire spécifique pour les structures d’accompagnement, le renforcement des capacités des acteurs de ce secteur d’activité, la modernisation des infrastructures, la conformité à la réglementation, la spécialisation pour une offre adéquate au besoin et la nécessité d’un climat de confiance avec les banques.

E.M

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *