Le 10 décembre 2024, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, les acteurs de la société civile lancent un appel solennel au gouvernement camerounais. Cet appel vise à encourager le respect des droits fondamentaux, la pacification des rapports sociaux et la rectification des décisions administratives jugées arbitraires, notamment la suspension et l’interdiction de certaines organisations de défense des droits de l’homme. Parmi ces organisations figure le REDHAC (Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale), suspendue pour des motifs largement perçus comme infondés et fantaisistes, selon les termes des arrêtés administratifs concernés. Cette mesure est dénoncée comme une atteinte à l’espace civique au Cameroun, dans un contexte où la restriction des libertés apparaît croissante. Alors que 2025 s’annonce comme une année électorale déterminante pour le pays, il est crucial d’instaurer un climat d’apaisement et de dialogue. La conflictualisation actuelle de la société camerounaise, alimentée par des décisions administratives contestables, compromet les perspectives de pacification et de cohésion sociale.
Les signataires de cet appel rappellent qu’il est dans l’intérêt du gouvernement camerounais, et au bénéfice de toute la nation, de prendre des mesures concrètes pour corriger ces erreurs administratives. Ces mesures incluent la levée immédiate des actes de suspension et d’annulation frappant cinq organisations de défense des droits de l’homme. Cette déclaration publique invite l’ensemble de la société civile camerounaise, les universitaires, les avocats et les personnalités influentes etc, aussi bien sur le territoire national qu’au sein de la diaspora, à se mobiliser. Cet appel vise à rappeler au ministre de l’Administration territoriale que c’est l’ensemble du peuple camerounais qui se sent interpellé par ces décisions, et non seulement une poignée d’organisations. Les signataires appellent le gouvernement à respecter strictement la loi et à collaborer pour construire un avenir de paix et de justice au Cameroun. Selon eux, Le Cameroun a besoin, aujourd’hui ne plus que jamais, de renforcer son unité nationale et de promouvoir le respect des droits humains, socle fondamental d’une société démocratique et apaisée.
Dr Hilaire Kamga
Cyrille Rolande Bechon, chef de direction à Nouveaux Droits de l’Homme-Cameroun
Me Dorcas Nkongme, vice-présidente de la Commission des Droits de l’Homme au Barreau du Cameroun
Philippe Nanga, coordonnateur de l’ONG Monde Avenir