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Cameroun –Santé : Le GDRI-Sud TROUVE démarre ses activités et organise son premier colloque à Yaoundé

L’Institut Supérieur de Recherche Scientifique et Médicale (ISM) a accueilli les 29 et 30 juin 2023, sous la coordination du Dr. Hugues C. Nana Djeunga, le colloque de lancement du Groupement de Recherche International-Sud « Trypanosomose – Onchocercose : le microbiome pour une lutte antivectorielle » (GDRI-Sud TROUVE).

Placé sous le thème « Approches innovantes de lutte antivectorielle : place du microbiome », cette manifestation scientifique était déclinée en trois sessions scientifiques portant tout d’abord sur l’impact, les défis et perspectives de la lutte antivectorielle, ensuite sur les interactions vecteurs-parasites-microbiome, enfin sur Microbiome et lutte biologique (défis et perspectives). Ces sessions étaient précédées d’une table ronde impliquant les responsables des programmes nationaux de lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine et l’Onchocercose, des chercheurs et des Organisations Non-Gouvernementales pour le Développement.

Aux côtés des responsables du ministère de la Santé publique du Cameroun, le Représentant de l’IRD au Cameroun, le Professeur Télesphore Sime Ngando a, dans son propos liminaire, souligné : « la stratégie du GDRI-Sud TROUVE qui nous rassemble ici aujourd’hui est originale et vise à préserver la biodiversité hébergeur de pathogènes tout en supprimant sa compétence vectorielle, via le microbiote inducteur de cette compétence. C’est donc une approche astucieuse, élégante, basée sur une lutte antivectorielle sans élimination physique du vecteur ! » Par ailleurs, il a informé l’auditoire de l’histoire, de la contribution et des outils de partenariat de l’IRD dans le domaine de la recherche médicale au Cameroun et en Afrique Centrale.

Dans sa feuille de route 2021-2030 pour les maladies tropicales négligées (MTN) visant à mettre fin à la négligence pour atteindre les développement durable (ODD), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) encourage l’intensification des approches transversales en intégrant les interventions ciblant plusieurs MTN. La lutte antivectorielle s’avère comme l’une des stratégies fédératrices, près de la moitié des MTN étant des maladies à transmission vectorielle.

Plusieurs approches de lutte antivectorielle ont été développées (technique de l’insecte stérile, technique de l’insecte incompatible, technique de l’incompatibilité cytoplasmique et techniques de remplacement de population, nouveaux pièges et insecticides …) mais leur mise en œuvre, en particulier à large échelle, tarde à être effective. C’est dans ce contexte que le Groupement de Recherche International-Sud « Trypanosomose -Onchocercose : le microbiome pour une lutte antivectorielle » (GDRI-Sud TROUVE), un réseau qui réunit trois pays (Cameroun, Burkina Faso, Guinée), a été mis en place, avec le soutien financier de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), pour discuter des enjeux et défis de la lutte antivectorielle, en particulier pour la lutte contre la trypanosomiase humaine africaine et l’onchocercose, par suppression de la compétence vectorielle induite par des bactéries intestinales. Il s’agit d’une approche novatrice qui ambitionne de conduire à l’élimination des maladies à transmission vectorielle sans élimination du vecteur, donc en préservant la biodiversité de l’écosystème.

Dr. Hugues C. Nana Djeunga
Pour présenter la stratégie du GDRI-Sud TROUVE, le Dr Hugues C. Nana Djeunga relève qu’« en réalité, avec les programmes de lutte qui ont été mis en place basés beaucoup plus sur la chimioprévention à base de médicaments, on a obtenu beaucoup de succès, mais jusqu’ici l’élimination de ces maladies tropicales n’est pas vraiment envisageable avec ces cette approche uniquement. Dans le cadre du GDRI-Sud TROUVE, on s’est dit qu’on va utiliser d’autres approches, notamment en ciblant plutôt le vecteur (les mouches par exemple) qui va transmettre cette maladie. Dans ce contexte, ce que nous sommes en train de faire actuellement, c’est qu’au lieu d’utiliser les insecticides pour détruire ces vecteurs, ce qui peut être nocif pour l’environnement, nous optons plutôt pour l’identification des bactéries qui vivent en symbiose avec ces vecteurs-là, en exploitant celles qui peuvent favoriser ou réprimer l’installation du parasite que le parasite s’installe chez le vecteur et faire en sorte que la mouche transmette ces bactéries à sa descendance ».

E.M

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