Le four à pyrolyse conçu par le promoteur de l’entreprise Iso-Tech Sarl, permet de fabriquer du diesel avec des sachets plastiques. Une idée ingénieuse qui lui a valu la participation au sommet Ambition Africa afin de nouer des partenariats financiers.
L’ industrie du recyclage est en plein essor au Cameroun, le cas de Iso-Tech Sarl, une structure spécialisées en qualité-hygiène-sécurité-environnement (QHSE) et de gestion des déchets industriels le prouve encore à suffisance. Chaque jour près de 10 tonnes de matière plastique sont acheminés dans un entrepôt de 2 000 m2 et soumis au traitement d’un engrenage conçu localement pour produire du carburant. Selon le fondateur de la structure « A partir de quinze kilos de plastique, nous obtenons à peu près quinze litres par jour. Vous avez aussi du gaz qui se dégage ». Le laboratoire d’analyse mis sur pied par une équipe d’ingénieurs dévoués permet aussi la conception d’autres produits dérivés à l’instar des pavés obtenus à partir d’un mélange de sable et de plastique.
D’après un rapport du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), le Cameroun produit annuellement 6 millions de tonnes de déchets par an, dont 10% sont des déchets plastiques, soit 600 000 tonnes. Ce secteur est devenu une véritable niche d’opportunités pour les entrepreneurs. Entre production de pavés, diesel, biogaz ou d’objets de décoration, l’industrie plastique est en pleine croissance.
Malheureusement, son impact sur l’économie camerounaise reste encore faible, avec une contribution au PIB évaluée à moins de 1%. Le secteur subit également des contraintes techniques et administratives, notamment l’étroitesse du marché, la concurrence des importations, ou encore le paiement de droits et taxes élevés. Pourtant, les quelques dizaines d’entreprises qui exercent dans ce secteur porteur permettent de résoudre les problèmes liés à la gestion des déchets, véritable épine dans le pied des pouvoirs publics.
Emmanuel MANGUELLE