L’ hôtel Mérina de Yaoundé a abrité du 25 au 26 Octobre la toute première conférence panafricaine pays sur les flux financiers Illicites organisée à l’initiative du Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire.
La rencontre qui avait pour thème : « Combattre les flux financiers illicites pour combler le fossé grandissant des inégalités en Afrique » a réuni une centaine de participants venus des administrations en charge de la mise en œuvre des réformes des finances publiques, des institutions de contrôle, des secteurs productifs de la SND-30 et des Parlementaires. Cette concertation s’inscrit en droite ligne de l’engagement du gouvernement camerounais pour un système fiscal efficace au plan budgétaire et juste pour les contribuables, caractérisé par une assiette élargie, des taux d’imposition équitables pour l’économie et la lutte contre les FFI afin de faire face aux inégalités croissantes Post-Covid-19. S’ appuyant sur l’exemple du Cameroun, les promoteurs de l’événement font état d’une perte d’environ 17 813,25 milliards FCFA en 9 ans. D’où l’urgence de réduire les FFI peut aider les pays africains à mobiliser des capitaux pour combler le déficit de financement de relance et à faire face aux obligations de leur dette extérieure.
Quelques recommandations et leçons ont pu se dégager de ces échanges. Il s’agit notamment :
. Faire une évaluation de l’impact des mesures exonératoires accordées par les parlementaires en vue de s’assurer que cela profite effectivement à l’économie ;
.Mener des actions pour que les décrets d’application de (i) la loi sur la transparence dans la gestion des finances publiques et (ii) du code minier de 2016 soient rapidement pris ;
.Prendre des mesures qui permettront de faire face aux limites du système déclaratif ;
.Les mécanismes de contraintes des États existent. Ils peuvent consister en la suspension des États de certaines initiatives ou institutions internationales (ITIE, Commonwealth) ;
.La lutte contre les FFI repose tant sur la volonté citoyenne que politique ;
.Prendre des actions à limiter la circulation des espèces car elle favorise les FFI ;
.Renforcer le droit à l’information en obligeant certaines institutions au partage des informations ;
.Renforcer la coopération entre les institutions, notamment la police et les douanes ;
.Renforcer le civisme autour de la thématique des FFI ;
.Permettre à la justice de s’autosaisir des cas de FFI.
Emmanuel MANGUELLE