La cérémonie a eu lieu ce 19 août 2022, à la salle de conférence de l’ambassade du Cameroun à Washington, en présence l’ambassadeur, Henri Etoundi Essomba.
A l’ère de l’économie du savoir, la gent féminine n’entend pas rester à la traine, ce crédo de la jeunesse africaine qui gagne, Raïssa Eloundou Mengada l’incarne.Ne pas tout attendre de l’État, mais jouer également sa partition. Après son pays natal, la pépite de l’écriture dépose ses valises au « pays de l’Oncle Sam », pour donner l’occasion à la diaspora de humer l’encre de ses 3 derniers chefs-d’œuvres.
Une aubaine pour cette ambassadrice de la littérature camerounaise, d’aller à la rencotre de l’altérité pour un meilleur brassage des cultures, favorable au developpement durable. Un acte patriotique et une vision de l’excellence qui l’inscrivent dans la lignée et les sillons de ceux et celles qui l’ont inspirée. Dans cette mouvance de l’interculturalité, l’écrivaine a jugé utile de traduire son premier livre « Pourquoi Moi » en langue de Shakespeare, « Why Me », pour mieux plonger sa cible dans le vécu de Léonce. Un livre de 143 pages qui raconte l’histoire d’une jeune femme qui se trouve emportée par les tumultes d’une vie de famille prédestinée pourtant au bonheur. Tout lui retombe dessus, la séparation de ses parents, l’AVC de sa mère, les troubles que cette situation cause à ses frères. D’une incroyable intensité, le terrible glissement s’opère page après page comme une fatalité inéluctable.
Dans les bagages de la communicatrice, deux autres titres présentés aux Camerounais vivant à Washington. L’auteure des recueils «Noël au fin fond d’une cellule» et «Il était une fois ma vie» revêt une cape à deux acteurs opposés pour balader le lecteur au cœur des déboires sentimentaux et des fléaux sociaux qui minent le quotidien des Camerounais. Le premier est un récit réaliste qui immerge le lecteur dans un univers judiciaire gangrené par l’abus de pouvoir, la corruption, la malhonnêteté, l’injustice et l’irresponsabilité.C’est l’histoire de Thierry, un jeune en proie au chômage, qui lors d’un réveillon de noël se retrouve injustement dans une cellule. Comment en sortir alors qu’il s’est mis à dos un inspecteur de police ?
En jetant un regard panoramique sur le second livre, force est de reconnaître que la construction de l’individu est tributaire de l’éducation parentale. A travers l’héroïne, l’auteure présente l’ambiguïté de la condition humaine et questionne la conduite à tenir face aux sectes pernicieuses.
Des romans résolument engagés qui dénoncent les maux qui minent notre société. En parcourant ces chefs-d’œuvre, on est complètement happé par le procédé du «puzzle narratif» : les histoires progressent au fur et à mesure que les divers personnages en racontent une partie, ou bien le narrateur assemble petit à petit, et le lecteur avec lui, les morceaux de destins imprévus. Cette habileté passionnante est le sceau de Raïssa Eloundou Mengada.
E.M