Dans son roman La Gardienne, l’auteur explore avec une intensité rare le parcours bouleversant de Cendre, une jeune mère célibataire tiraillée entre deux mondes. Née et élevée en France, mais d’origine katanaise – un pays imaginaire qui incarne les racines africaines de la protagoniste –, Cendre traverse une quête identitaire marquée par des conflits intérieurs et un besoin impérieux de renouer avec ses origines.
Dès l’enfance, son déracinement la plonge dans un mal-être latent, une mélancolie du pays jamais connu mais profondément ressenti. Ce lien avec ses racines, plus spirituel que concret, la pousse à entreprendre un retour aux sources. Ce voyage devient bien plus qu’une simple exploration culturelle. En Katana, Cendre découvre non seulement les traditions et coutumes ancestrales qu’elle revendique désormais avec ferveur, mais elle s’érige également en défenseuse de cet héritage.
Mais ce récit dépasse la seule quête identitaire. Le chemin de Cendre est hanté par des visions troublantes. Mi-rêve, mi-cauchemar, ces phénomènes mêlent le réel et le surnaturel. Des figures étranges – mi-humaines, mi-animales – surgissent dans ses songes et viennent habiter son quotidien. À cela s’ajoutent des apparitions de défunts, porteurs de messages et de missions qui la chargent d’un rôle symbolique : celui de passerelle entre les vivants et les morts.
La Gardienne ne se limite pas à relater une quête individuelle. À travers Cendre, c’est une réflexion profonde sur l’exil, l’héritage et le poids des traditions qui prend vie. Ce roman pathétique et onirique rappelle que l’identité, souvent morcelée, se construit dans l’équilibre fragile entre l’histoire personnelle et collective, entre le passé et le présent. Un ouvrage captivant qui interpelle sur le sens des racines et le rôle des croyances dans la quête de soi.
Mot de Samba Saphir, auteure du livre
Note de lecture