Le livre a la particularité d’offrir des pierres d’attentes précises avec un titre qui rejette d’entrée de jeu le statut de l’heure pour être une lueur afin de baliser les parcours, en circonscrivant la problématique dans un espace distinct en l’occurrence L’Afrique et une thématique précise, le leadership féminin dans une perspective d’apprentissage. Ces impressions augurales sont renforcées par l’image d’une jeune fille au sourire lumineux de la première de couverture. En ce mois qui célèbre la femme sous toutes ses coutures, le texte qui suscite la curiosité du lecteur confirmera-t-il ces indices avant-coureurs.
Dans les 125 pages du cet ouvrage à la structuration et rigoureuse décliné dès les seuils par une dédicace, des remerciements, une introduction et les dix chapitres articulés autour des leçons, suivis par une conclusion et une bibliographie et une table de matière, Kely Motue plonge le lecteur dans l’univers du leadership féminin en prodiguant des conseils d’Experte. Dans un guide pratique à la portée didactique assumée, l’écrivaine décrypte dans un premier temps, des pistes en vue d’exercer ce leadership dans une société dont les fondements et les valeurs sont en plein dysfonctionnement, non sans avoir déblayer les significations de ce concept. La première leçon consiste à éclairer la lanterne sur la situation préoccupante de la femme dans notre continent à cause des inégalités basées sur le genre mais aussi sur les caractéristiques de ce leadership reposant sur des compétences spécifiques comme judicieusement précisées en page 11. Le leadership féminin se distingue du leadership au masculin de par ses méthodes et sa vision, dans cette posture, certaines valeurs sont questionnées afin de les remettre dans leur contexte et mieux les utiliser en vue du développement de nos pays. Il s’agit donc de militer en faveur de la reconnaissance de ce leadership pour le repositionner dans son contexte originel. La deuxième leçon pour sa part nous introduit dans les arcanes de l’analyse du concept de la responsabilité de la mère de l’humanité, celle qui est aussi garante de la perpétuation de l’espèce et qui possède la vie et le sacrifice de façon innée doit être capable de mettre ses atouts en valeur dans le rôle de leader qui répond de ses actes ainsi que de toutes les personnes sous sa charge. La troisième leçon quant à elle permet d’appréhender l’action comme un impératif dans l’objectif affirmé de se prémunir contre les aléas de la vie en évitant le mimétisme et les atermoiements de ces êtres consubstantiellement émotionnels dans une posture de questionnement et de réflexion émouvant tenant en compte tous les paramètres de la polyvalence et du mode multitâche des femmes. Sur cette lancée, la quatrième leçon déploie le travail comme un plaisir dans l’optique qui est la magie de créer de la valeur après avoir défini cette notion avec maestria par le biais des citations pertinentes qui donne à la femme l’opportunité d’anticiper avec doigté les conséquences nocives de la maternité et ses corollaires. En fait ces facteurs incontournables ne sauraient être perçus comme des handicaps au leadership. De même après avoir étudié les quatre niveaux de leadership, l’auteur convie ses consœurs à se revêtir d’humilité, bien consciente que ce ne sont pas les conditions extérieures qui définissent leurs malheurs. Aussi dans la cinquième articulation, les femmes sont équipées en vue d’éviter les pièges puisqu’ averties sur leurs limites elles comprennent la nécessité de laisser la porte ouverte en la consultant régulièrement. Dans ce sillage à la sixième étape de cet apprentissage exaltant, elles sont outillées à accepter d’échouer dans la dynamique de l’avancée persistante avec toute la détermination, la patience et la persévérance, le regard fixé sur l’objectif en fermant la porte au découragement. Dans cette perspective, maitrisant à bon escient le fait que le pauvre attribue une valeur pécuniaire à des ressources dénuées de poids, les femmes fuiront la précarité qui a forcément une incidence nocive sur le comportement et mettront en œuvre des stratégies efficaces pour acquérir la richesse, non dans une visée égoïste mais pour aider le plus grand nombre au cours de la septième étape de ce parcours prodigieux d’apprentissage. En outre, la huitième leçon fraie le chemin pour dominer les obstacles se dressant contre la confiance en soi, en appréhendent avec brio le caractère unique et les qualités intrinsèques de chacune, tandis que le neuvième chapitre dispose des outils appropriés pour quitter sa zone de confort en introduisant le risque dans notre quotidien, tout en l’apprivoisant et en tirer le meilleur bénéfice. Ainsi outillées, les femmes qui sont naturellement les meilleures négociatrices sont formées lors de la dixième leçon à vendre consciemment tout en exploitant de façon adéquate les opportunités de leurs atouts et de leurs connaissances lors de la préparation de la vente à proprement parler comme après-vente. Ceci signifie en d’autres termes qu’il ne s’agit pas de leur faire adopter les valeurs du leadership masculin mais de leur fournir des ressources pour mener leurs propres combats en remettant dans son contexte au goût du jour la complémentarité homme-femme. Pour tout dire « Mes dix leçons de leadership féminin en contexte africain » est recommandable à plus d’un titre, car Kely Motue démystifie cette notion en la rendant accessible à toutes les catégories de ces femmes porteuses d’identité, des valeurs et d’attentes différentes de celles des hommes à partir de leurs ressources innées. À l’aide des statistiques, des illustrations et des anecdotes qui facilitent la compréhension de cette problématique complexe agrémentée de nombreuses citations des évocations bibliques et les atouts du texte explicatif, l’auteur développe une thématique d’une actualité brûlante avec des mots de tous les jours sans tomber dans l’intellectualisme hermétique du vocabulaire spécialisé inhérent à ce type de production. Avec une plume de maturité pour éviter les clivages sexistes, elle propose des voies de sortie efficaces pour extirper la femme africaine de sa zone de confort et de ses limitations sociétales en vue d’apporter sa contribution au développement de ce continent riche en opportunité avec les spécificités de sa personnalité non dans l’égalité avec l’homme mais dans la complémentarité. Ainsi la dynamique est enclenchée pour bâtir le capital humain apte à soutenir le rayonnement de l’Afrique et à choisir son chemin en vue d’un objectif défini dans la détermination et le travail dur loin des carcans psychologiques et sociaux pour clamer avec Kelly Motue en page 20 « ne nous voyons plus comme des êtres différenciés en fonction du sexe prenons plutôt en compte nos spécificités humaines et améliorons les grâces aux prédispositions que notre genre nous donne afin d’apporter toute notre pierre au développement de l’Afrique ».