L’eau, c’est la vie. Cette réalité prend une dimension cruciale en cette fin de saison sèche, où les défis liés à l’approvisionnement en eau potable s’intensifient. À Yaoundé, capitale politique du Cameroun, de nombreux robinets restent désespérément à sec, compliquant l’accès à ce bien essentiel. La pénurie d’eau potable dans plusieurs quartiers résulte notamment des dysfonctionnements persistants de la station de captage d’Akomnyada, près de Mbalmayo. Cette station, qui alimente la capitale, produit entre 120 000 et 150 000 mètres cubes d’eau par jour, alors que les besoins de la ville sont estimés à 300 000 mètres cubes.
Cependant, une étape décisive a été franchie en août 2024, avec l’inauguration du Projet structurant d’alimentation en eau potable de Yaoundé et de ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS). Ce projet, désormais opérationnel à hauteur de 300 000 mètres cubes d’eau par jour dans sa phase initiale, met progressivement fin aux rationnements chroniques dans la capitale. Il prévoit également une extension à 400 000 mètres cubes, permettant de desservir les localités voisines telles que Batchenga, Obala, Nkometou, Soa et Ntui.
Les avancées ne se limitent pas à Yaoundé. À Douala, capitale économique du pays, des progrès notables ont été réalisés grâce au projet Yato. La construction d’une grande station d’épuration sur la rivière Moungo a permis, dans une première phase, d’ajouter 50 000 mètres cubes d’eau par jour à l’approvisionnement. Une deuxième phase a renforcé cette capacité de 100 000 mètres cubes supplémentaires, réduisant considérablement les pénuries d’eau dans la métropole.
Le programme « Neuf villes », lancé en parallèle, modernise les infrastructures d’approvisionnement en eau dans des localités clés telles que Kribi, Bafoussam, Bamenda, Sangmélima, Garoua-Boulaï, Yabassi, Dschang, Maroua et Garoua.
Dans les zones rurales, des projets structurants témoignent d’une volonté de réduire les disparités en matière d’accès à l’eau potable. La construction de 900 forages et 19 adductions d’eau dans 10 régions du pays, ainsi que l’ajout de 588 forages dans le septentrion, ciblent des zones où les besoins sont particulièrement criants. Des localités comme Bangoua, Banyo, Pitoa, Dimako et Bertoua ont également bénéficié de projets spécifiques pour améliorer leur approvisionnement.
En somme, les chantiers d’envergure à Yaoundé et Douala s’accompagnent d’un maillage territorial renforcé pour garantir un accès équitable à l’eau potable. L’inauguration du PAEPYS en août 2024 marque un tournant décisif dans la lutte contre les pénuries d’eau. Grâce à ces efforts conjoints, l’eau devrait bientôt couler à flots à travers le Cameroun, traduisant la détermination du gouvernement à répondre à ce besoin vital. Car, comme le rappelle si bien l’adage : l’eau, c’est la vie.