La grande rencontre a été placée sous le Haut patronage de Son Excellence Monseigneur Jean MBARGA, Grand Chancelier de l’Université Catholique d’Afrique Centrale.
Pour de nombreuses voix, la violence semble gagner en intensité et se conjugue au pluriel – civile et politique, religieuse et communautaire – à toutes les échelles, et jusque dans les sphères les plus ordinaires de la vie domestique (la cour, la rue, l’école, la famille) et présente un caractère fortement enraciné . Un peu comme si l’anomie finissait par devenir une forme obsédante de la « normalité » africaine, au risque d’obérer définitivement l’avenir du continent tout entier. Le colloque organisé par le Laboratoire IPIS (Institut des Politiques et Initiatives Sociales) sur le thème « Les violences en Afrique. Nouveaux enjeux, nouveaux regards » se fixe pour objectif de discuter, à nouveaux frais, des violences qui traversent les sociétés africaines contemporaines. Il assume l’idée selon laquelle les « grandes forces » qui traversent le continent aujourd’hui à savoir une modernité politique diversement appréciée, la néo-libéralisation continue de la sphère sociétale, la digitalisation croissante de la vie sociale, les mutations des ordres sociaux et familiaux, la fragilisation (et leur diversification) des régimes d’appartenance, la crise écologique, etc. – imposent de porter un regard plus fin sur les violences et d’en dégager les facteurs structurants tout en analysant leurs multiples facettes. A cet effet, ce colloque se propose d’aborder les formes de violences qui caractérisent l’ordre social africain aujourd’hui non pas en activant uniquement les images et catégories anciennes mais en scrutant ces violences pour ce qu’elles valent et dans leurs expressions actuelles. Il s’agit d’assumer pleinement ou plutôt d’analyser la profondeur historique de ces expressions voulues « actuelles », de sorte à rendre compte des modalités selon lesquelles des violences et tensions anciennes sont présentées comme « nouvelles », sans oublier les logiques d’oubli, d’effacement ou de révision de leur genèse qui les soutiennent. Quels sont les enjeux qui se donnent à voir dans la diversité des formes de violence repérables sur le continent aujourd’hui ? Quels outils et quels regards privilégier pour les expliciter ou tout au moins en rendre compte ? Là sont les interrogations qui ont servies de fil conducteur à ces deux journées de réflexion et qui au préalable ont structuré les diverses propositions.
E.M