L’ occupation anarchique des sols tend à se banaliser dans les villes du pays. Et pourtant il est l’une des premières causes des phénomènes d’effondrement d’immeuble et glissement de terrain qui emportent de nombreuses vies humaines.
A priori l’on pointerait un doigt accusateur à l’appât du gain qui incite à l’usage des matériaux inappropriés ou encore au mauvais dosage du ciment. Sans vouloir éluder cet aspect important, il n’en demeure pas moins que beaucoup de maîtres d’ouvrage font fi du rôle centrale des géomètres et topographes en matière de construction et d’aménagement urbain ou rural. Dans le concert des professions réglementées, ils sont l’une des rares à avoir une double culture technique et juridique. Leur parfaite connaissance du terrain et des territoires, font d’eux, les professionnels les mieux placés pour concilier les aspirations des propriétaires, des occupants et d’autres titulaires de droits. L’ exigence d’impartialité au sein de ce métier est telle qu’ils ont une obligation de conseil non seulement à l’égard de leurs clients mais aussi, en matière de définition des limites foncières, à l’égard des riverains.
Il s’avère donc que les géomètres et topographes sont intrinsèquement des acteurs du développement. Malheureusement de nombreux amateurs infestent ce nouveau champ d’activité sans avoir toujours la formation et l’encadrement requis pour éviter, au mieux les erreurs, au pire les abus préjudiciables aux titulaires de droit. Il est donc légitime et naturel que l’ institut de formation professionnelle des géomètres et topographes (IFGT) se préoccupe de transmettre, notamment dans ce domaine, les savoir-faire et les expériences à ceux qui ambitionnent exercer ce métier dans l’avenir. La première édition des journées portes ouvertes de cet établissement placée sur le thème: « le défi de la spécialisation et de l’insertion professionnelle en topographie », sera une occasion de réunir des responsables du ministère de l’Emploi de la Formation professionnelle, des étudiants et leurs parents pour une meilleure appropriation des enjeux autour de ce métier carrefour. D’après son promoteur Roméo Tiwa Douanla « c’est dans le soucis de pallier au manque de professionnels qualifiés et donner la possibilité aux acteurs du monde topographique de s’auto-employer, que l’institut a été créé ». Dans ce centre d’apprentissage, la formation pratique est de 60% avec des appareils topographiques de dernière génération. Elle est sanctionnée par un diplôme de qualification professionnelle (DQP) avec en prime, la possibilité d’être recruté par GPS topo ou d’être accompagné dans un projet.
Emmanuel MANGUELLE