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Yaoundé accueille la 2ᵉ édition des Journées communautaires de la finance islamique en zone CEMAC

Le cabinet African Islamic Finance Consulting (AIFC) organise, au Palais des Congrès de Yaoundé, la deuxième édition des Journées communautaires de la finance islamique en zone CEMAC. Cet événement d’envergure internationale s’articulera autour d’un forum de deux jours consacré au développement inclusif et durable des collectivités territoriales décentralisées, ainsi qu’à une formation spécialisée sur les mécanismes de financement adaptés aux réalités locales.

L’un des principaux axes de cette rencontre sera la vulgarisation et l’appropriation du cadre réglementaire de la finance islamique au sein de la CEMAC. Plus de six pays seront représentés par des experts financiers et des institutions majeures, notamment Crédit du Sahel S.A., MUPECI, Afriland First Bank, BGFI Bank Cameroun, la BDEAC, le Feicom, la SNI et la Banque Islamique de Développement, sans oublier les ministères en charge de l’Économie et des Finances.

Ce forum intervient alors que la finance islamique connaît une structuration progressive en zone CEMAC. Près de deux ans après l’adoption du règlement encadrant son exercice, de nombreuses banques de la région intègrent progressivement des services conformes aux principes islamiques. Certaines, comme Afriland First Bank et CCA-Bank au Cameroun, disposent déjà de « fenêtres islamiques » en complément de leurs offres traditionnelles. Toutefois, la nouvelle réglementation leur impose une période transitoire de deux ans pour une mise en conformité. Selon Hassan Belibi Noah, Directeur général de l’AIFC, ce cadre réglementaire devrait favoriser l’essor de la finance islamique et l’adaptation des produits financiers aux réalités économiques et sociales locales.

Les autorités camerounaises voient en la finance islamique un outil stratégique pour renforcer l’inclusion financière. D’après la Stratégie nationale de la finance inclusive (SNFI) 2023-2027, élaborée par le ministère des Finances, l’État prévoit d’ouvrir plusieurs lignes de financement islamique pour un montant total de 3 milliards de FCFA. Ce plan prévoit également une assistance technique aux établissements concernés afin de garantir leur conformité et leur viabilité sur le marché.

Par ailleurs, un fonds de garantie sera mis en place pour couvrir les crédits à risque, renforçant ainsi la confiance des investisseurs. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la finance islamique demeure encore peu développée en zone CEMAC, malgré un fort potentiel et des financements importants. À titre d’exemple, la Banque Islamique de Développement (BID) estimait, en 2022, son portefeuille d’investissement au Cameroun à 1,1 milliard de dollars, soit environ 683 milliards de FCFA.

La finance islamique se distingue par son approche éthique et solidaire, en opposition aux pratiques financières conventionnelles jugées parfois inadaptées aux besoins des populations. Elle repose sur l’interdiction des intérêts (riba), la limitation de l’endettement excessif et le partage des risques entre investisseurs et emprunteurs. Elle s’ouvre à tous les publics, y compris non musulmans, et propose une gamme de produits adaptés aux besoins des entreprises et particuliers, parmi lesquels la Mourabaha, la Moussawama, l’Ijara, le Salam, l’Istisna, la Moudaraba et la Moucharaka.

Avec cette nouvelle édition des Journées communautaires de la finance islamique, l’AIFC entend contribuer à l’expansion d’un modèle financier responsable et durable en Afrique centrale, en phase avec les ambitions économiques et sociales de la sous-région.

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